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Lire plusNintendo (fabricant de consoles de jeux vidéo, éditeur de jeux vidéo)
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Nintendo est une entreprise multinationale japonaise fondée le 23 septembre 1889 sous le nom de Nintendo Karuta par l'artisan Fusajirō Yamauchi qui fabriquait à l'origine des cartes à jouer hanafuda à la main. Après s'être aventurée dans divers secteurs d'activité au cours des années 1960 et avoir acquis un statut juridique d'entreprise publique sous le nom actuel de l'entreprise, Nintendo distribue sa première console de jeu vidéo, la Color TV-Game, en 1977. La marque acquiert une reconnaissance internationale lors de la sortie internationale de la Nintendo Entertainment System (NES) en 1985. Depuis, Nintendo est spécialisée dans la fabrication de consoles de jeu vidéo ainsi que dans la conception de jeux vidéo.
Nintendo : une petite entreprise familiale
Nintendo est fondée sous le nom de Nintendo Karuta le 23 septembre 1889 par l'artisan Fusajirō Yamauchi à Shimogyō-ku, l'un des onze arrondissements de la ville de Kyoto au Japon. Le nom « Nintendo » signifie probablement « laissez la chance au paradis » ou peut être également traduit par « le temple du hanafuda libre ». Il s'agit tout d'abord d'une petite entreprise artisanale produisant et distribuant des cartes à jouer japonaises (appelées karuta) que Fusajirō Yamauchi invente/fabrique lui-même.
À la fin du 19e siècle, les ventes de cartes traditionnelles japonaises hanafuda sont très répandues et populaires au Japon et dans la péninsule coréenne. Au Japon, ces cartes sont alors utilisées dans les salons de jeux dirigés par des Yakuzas (membres de la plus grande organisation de crime organisé du pays) à Kyoto. Ne voulant pas être associées à la mafia locale, de nombreux autres fabricants de cartes abandonnent le marché. Yamauchi profite ainsi du manque de concurrence et devient rapidement le principal producteur de hanafuda en quelques années. Pour faire face au succès de ses cartes et satisfaire la demande, Yamauchi s'entoure d'assistants afin de s'orienter vers une production de cartes plus importante.
Selon Nintendo, le premier jeu de cartes de style occidental de l'entreprise est mis sur le marché en 1902, même si d'autres documents reportent la date à 1907, soit peu après la guerre russo-japonaise. Durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités japonaises interdisent la diffusion de jeux de cartes à l'étranger, ce qui a un impact négatif sur les finances de Nintendo.
Fusajirō Yamauchi prend sa retraite en 1929, cédant sa place à son gendre Sekiryo Yamauchi. Ce dernier est en réalité né Sekiryo Kaneda mais adopte le nom de Yamauchi à la demande de Fusajirō. En effet, dans la culture japonaise, pour que Nintendo continue en tant qu'entreprise familiale après la retraite de Yamauchi, Yamauchi devait adopter son gendre afin qu'il puisse reprendre l'entreprise. En conséquence, Sekiryo Kaneda adopté le nom de famille Yamauchi en 1907 et dirige l'entreprise en 1929. À cette époque, Nintendo est la plus grande entreprise de cartes à jouer du Japon.
Des jouets classiques et jeux électroniques (1950-1970)
En 1948, Sekiryo est victime d'un accident vasculaire cérébral et, en raison de la détérioration de son état de santé et n'ayant pas d'autre successeur immédiat noteLe père de Hiroshi Yamauchi, Shikanojo Inaba, avait perdu l'héritage parce qu'il avait abandonné sa famille quand Yamauchi avait cinq ans., nomme son petit-fils Hiroshi Yamauchi à la présidence de Nintendo. Cependant, Hiroshi dit n'accepter le poste uniquement s'il est le seul membre de la famille Yamauchi à travailler pour Nintendo. À contrecoeur, Sekiryo accepte et décède peu de temps après. En vertu de l'accord, le cousin aîné d'Hiroshi est renvoyé sur le champ. Âgé de seulement 21 ans et n'ayant aucune expérience lorsqu'il prend la tête de Nintendo, Hiroshi est confronté à la grogne de ses employés qui se concrétise par une grève. Au lieu de céder aux revendications et de présenter sa démission, Hiroshi affirme son autorité en licenciant de nombreux employés de longue date.
Les premières actions d'Hiroshi impliquent plusieurs changements importants dans le fonctionnement de l'entreprise. En 1951, le nom de l'entreprise devient Nintendo Playing Card Co., Ltd. et l'année suivante, il centralise les installations de fabrication dispersées à dans toute l'agglomération de Kyoto. En 1953, Nintendo commence à avoir un immense succès dans la fabrication des premières cartes en plastique du Japon.
Hiroshi poursuit le développement de Nintendo est étant le premier à introduire des jeux de carte occidentaux, une véritable nouveauté au Japon. Le premier hit de Yamauchi survient en 1959 lorsque Nintendo conclut un accord de licence pour ses cartes à jouer en plastique avec la société américaine d'animation The Walt Disney Company. La stratégie marketing de Hiroshi à destiné du jeune public réussit et le jeu de cartes s'écoule à 600 000 exemplaires en un an. Avec ce succès, Hiroshi change de nouveau le nom de la société en Nintendo Company Limited, rend la société publique et en devient le président.
Motivé, il se rend aux États-Unis afin de visiter l'United States Playing Card Company, le plus grand fabricant mondial de cartes à jouer. Mais, en arrivant à Cincinnati, Hiroshi est déçu de constater que l'entreprise américaine ne possède qu'un modeste bureau et une petite usine. Il réalise alors que la fabrication de cartes est une activité extrêmement limitée. De plus, lorsque les ventes de cartes Disney commencent à décliner et Hiroshi se rend compte qu'il n'existe pas d'alternative crédible pour remédier à la situation.
À son retour au Japon, Hiroshi diversifie les activités de l'entreprise, achetant une compagnie de taxis appelée Daiya, un hôtel avec des chambres louées à l'heure, sans oublier du riz instantané en portions individuelles. Finalement, toutes ces entreprises échouent et mènent l'entreprise au bord de la faillite.
Par un heureux hasard, en 1966, Hiroshi Yamauchi se rend dans une de ses usines et repère Gunpei Yokoï, un ingénieur recruté un an plus tôt pour entretenir les machines de la chaîne de montage utilisées pour fabriquer les cartes à jouer Nintendo. Yokoï joue alors avec un bras extensible qu'il a confectionné lui-même pour son propre amusement, pendant son temps libre à l'usine. Hiroshi ordonne à Yokoi de développer ce jouet pour en faire un produit approprié pour Noël : c'est la naissance de l'Ultra Hand, une main mécanique qui permet de prendre des objets parfois hors de portée. Uniquement commercialisé au Japon, le jouet de Nintendo se vend à plus d'un million d'exemplaires.
Hiroshi décide de focaliser le budget de recherche et développement de Nintendo vers la fabrication de jouets. Avec un système de distribution déjà établi dans les grands magasins pour ses cartes à jouer, la transition apparaît naturelle pour Nintendo. Hiroshi créé un nouveau département appelé Games and Setup, dirigé initialement par Yokoi uniquement et un autre employé chargé de s'occuper des finances. Gunpei Yokoi développe des jouets électroniques divers (Love Tester). Nintendo parvient à s'imposer comme un acteur majeur du marché du jouet.
Nintendo et le début du jeu vidéo (1970-1980)
Au début des années 1970, Nintendo fabrique des jeux pour les bornes d'arcades puis commercialise le Beam Gun, un pistolet optoélectronique et le premier jouet électronique japonais. En 1972, Nintendo collabore ensuite avec Magnavox lors de la création de l'Odyssey, la première console de jeux vidéo de l'histoire. Il s'agit alors de fournir un contrôleur de pistolet léger basé sur la conception du Beam Gun pour la console de jeu vidéo américaine.
En 1973, le Laser Clay Shooting System, qui utilisait la même technologie de pistolets légers que ceux fabriqués antérieurement par Nintendo, prend place dans de nombreuses salles de bowling abandonnées. Par la suite, surfant sur la naissance des jeux d'arcade, Nintendo développe plusieurs autres machines à pistolet léger. Hiroshi Yamauchi, inspiré par les succès vidéoludiques d'Atari et de Magnavox avec leurs consoles de jeux vidéo, fait en sorte que Nintendo obtienne les droits de distribution de la console de jeu vidéo Magnavox Odyssey au Japon en 1974. Nintendo conclut ensuite un accord avec Mitsubishi Electric pour développer des produits similaires.
En 1977, Nintendo vend (uniquement au Japon) sa première console de jeux vidéo, la Color TV-Game. Avec 350 000 consoles vendues, les Color TV-Game inondent le marché japonais et représentent 70 % du marché, alors qu'une dizaine d'autres sociétés se partagent les 30 % restants. En octobre 1977, Nintendo recrute l'un des plus grands créateurs de son histoire à savoir Shigeru Miyamoto. Plusieurs variantes succèdent à la Color TV-Game : la Color TV-Game 15 (1977), la Color TV Game Racing 112 (1978), la Color TV Game Block Kuzushi (1979) et la Computer TV Game (1980). En 1978, le département de recherche et développement de Nintendo est divisé en deux Nintendo Research & Development 1 et Nintendo Research & Development 2, respectivement gérées par Yokoi et Uemura.
Deux événements clés dans l'histoire de Nintendo se produisent en 1979. Le premier est celui de l'ouverture de sa filiale américaine à New York et le second est la création d'un nouveau département axé sur le développement de jeux d'arcade. En 1979, Gunpei Yokoi a l'idée de développer une console de jeux électronique de poche après avoir observé un jeune passant son temps à jouer en interagissant inutilement avec une calculatrice LCD portable. En 1980, le Game & Watch créé par Yokoi, l'un des premiers systèmes de jeux électronique portable, voit le jour. Le succès est planétaire, le Game & Watch devenant l'un des produits les plus réussis de Nintendo avec plus de 43,4 millions d'unités vendues dans le monde et une ludothèque riche de 59 jeux.
Nintendo fait également son entrée sur le marché du jeu vidéo d'arcade japonais avec Sheriff en 1979 et Radar Scope en 1980. Sheriff, publié par Sega et développé par Genyo Takeda et Shigeru Miyamoto, est le premier jeu vidéo original entièrement réalisé par Nintendo. Désirant un jeu plus réussi, Nintendo confie à Miyamoto la conception de leur prochain jeu d'arcade, donnant lieu à la sortie de Donkey Kong en 1981, l'un des premiers jeux vidéo de plate-forme permettant au personnage dirigé par joueur de sauter. Le héros de ce jeu se nomme Jumpman, dont l'objectif est de gravir des échafaudages pour délivrer son amie Pauline, tenue en captivité au sommet par le gorille Donkey Kong.
Dans Donkey Kong Jr., sorti en arcade en 1982, Jumpman est rebaptisé Mario, du nom de Mario A. Segale, un homme d'affaires et développeur immobilier italo-américain qui avait à l'époque mis en location un entrepôt à la société Nintendo of America. Pour l'anecdote, une petite équipe de Nintendo réunie dans l'entrepôt loué à Segale n'arrive pas à trouver des noms pour les personnages du jeu Donkey Kong. C'est à ce moment-là que Segale fait son entrée dans le bâtiment afin de réclamer son loyer au président de Nintendo of America, Minoru Arakawa. À peine parti, l'équipe décide que le personnage principal portera le nom de « Super Mario ». Le nom de Mario se fait connaître à travers le monde en 1983 avec la commercialisation de Mario Bros., épisode qui voit également l'apparition de son frère Luigi.
Nintendo, le maître incontesté des consoles de jeux vidéo (1980-1995)
Au début des années 1980, la micro-informatique impulsée par IBM et Microsoft explose et le krach du jeu vidéo survient en 1983, frappant l'industrie naissante du jeu vidéo. En effet, à cette époque, un ordinateur personnel (PC) coûte quasiment le même prix qu'une console de jeux vidéo tout en offrant bien plus de services. Seule la Famicom (1983) de Nintendo parvient à s'en sortir, notamment grâce à son prix très compétitif. De plus, Nintendo se retrouve sans aucun concurrent dans le secteur des consoles de jeux vidéo : Coleco fait faillite, tandis que Mattel s'écarte du marché et qu'Atari et Philips se reconvertissent dans l'informatique.
Nintendo adapte le design de la Famicom pour le marché occidental et produit la Nintendo Entertainment System (ou NES) qui sort en Amérique du Nord en 1985. Avec des jeux phares tels que Super Mario Bros. et The Legend of Zelda, produits par Miyamoto et Takashi Tezuka, le succès de la NES est total et Nintendo règne en maître incontesté sur le marché des consoles, et ce, malgré la sortie de la console Master System de Sega en 1986. La production de la NES dure jusqu'en 1995 et celle de la Famicom jusqu'en 2003. Au total, environ 62 millions de consoles Famicom et NES sont vendues à travers le monde.
En 1988, Gunpei Yokoi – créateur du jeu Metroid sorti en 1986 et inventeur de la croix directionnelle qui depuis 1980 bénéficie d’un brevet d'étude appartenant à la firme Nintendo – et son équipe de Nintendo R&D1 construisent la Game Boy, la première console de jeu vidéo portable fabriquée par Nintendo. La Game Boy, associée au jeu tiers Tetris rencontre un immense succès avec près de 119 millions d'unités vendues.
La domination de Nintendo sur le marché des fabricants vidéoludiques est moins évidente à la fin des années 1980, en raison de l'apparition du PC-Engine de NEC et de la Mega Drive de Sega. Ces consoles de jeux vidéo 16 bits proposent alors des graphismes et un son supérieurs à la NES.
La réponse de Nintendo ne se fait pas attendre et la Super Famicom conçue par Uemura sort en novembre 1990 au Japon. L'année suivante, en août 1991, comme pour la NES, Nintendo distribué une version modifiée de la Super Famicom sur les marchés nord-américain et européen intitulée Super Nintendo Entertainment System (SNES). Les jeux de lancement pour la Super NES incluent Super Mario World, F-Zero, Pilotwings, SimCity et Gradius III. À la mi-1992, plus de 46 millions de consoles Super Famicom et Super NES ont été vendues.
En milieu d'année 1993, Nintendo et Silicon Graphics annoncent une alliance stratégique afin de développer une nouvelle console ultra puissante baptisée Ultra 64 (ou Project Reality). À cette collaboration s'ajoutent les participations de NEC, Toshiba et Sharp qui contribuent également à la réalisation de la console. Commercialisée seulement en 1996 et renommée Nintendo 64, le retard de sa disponibilité sur le marché y est sans doute pour quelque chose dans le succès relatif de cette console 64 bits. Pourtant, à sa sortie, la Nintendo 64 est fournie avec Super Mario 64, un jeu révolutionnaire pour l'époque en proposant une 3D superbe et une maniabilité au stick analogique. De plus, Nintendo demeure le principal éditeur de sa propre plateforme, réalisant des bénéfices financiers conséquents. Mais voilà, le secteur vidéoludique est alors totalement dominé par la PlayStation de Sony, ce qui atténue un peu le prestige de Nintendo.
Nintendo face au doute puis retour du succès commercial (1995-2010)
En 1995, Nintendo sort le Virtual Boy, une console conçue par Gunpei Yokoi avec des graphismes stéréoscopiques. Les critiques de la presse évoquent des jeux décevants et des graphismes de couleur rouge peu convaincants, sans oublier de nombreux joueurs se plaignant de maux de tête induits par le gameplay. Mal vendu, le système est discrètement abandonné et Yokoi annonce officiellement sa retraite de Nintendo en plein milieu de cet échec commercial.
La Game Boy Color est commercialisée par Nintendo en 1998. En plus de sa rétrocompatibilité avec les jeux de la Game Boy d'origine, la capacité technique de la Game Boy Color, similaire à la console NES, lui permet en outre de nombreuses adaptations issues de la bibliothèque NES. Depuis lors, plus de 118,6 millions de consoles Game Boy et Game Boy Color ont été écoulées à travers le monde.
En 2001, deux nouvelles consoles Nintendo sont introduites sur le marché : la Game Boy Advance (conçue par Gwénaël Nicolas) et la GameCube. Au cours de la première semaine de commercialisation en Amérique du Nord, la Game Boy Advance compte déjà plus de 500 000 unités vendues en juin 2001, ce qui en fait la console de jeu vidéo la plus vendue aux États-Unis à l'époque. À la fin de son cycle de production en 2010, plus de 81,5 millions d'exemplaires ont été vendus dans le monde.
En revanche, concernant la GameCube, ses ventes sont décevantes et inférieures à celles de ses prédécesseurs, malgré des caractéristiques comme sa puissance de 128 bits, le format miniDVD de ses jeux et la connectivité Internet. La GameCube compte en effet seulement 21,7 millions d'unités vendues dans le monde après xix années de production. Il faut dire que la concurrence est rude avec en face la Dreamcast de Sega, la PlayStation 2 de Sony et la Xbox de Microsoft.
En 2003, Nintendo se rattrape encore une fois grâce au marché des consoles de jeux portables avec la sortie de la Game Boy Advance SP, une version améliorée de la Game Boy Advance dotée d'un boîtier pliable, d'un écran éclairé et d'une batterie rechargeable. À la fin de son cycle de production en 2010, plus de 43,5 millions de Game Boy Advance SP ont été vendues dans le monde. En 2004, Nintendo lance la Nintendo DS, une console de jeux innovante qui comporte des fonctionnalités jusque-là inédites dans le domaine du jeu vidéo portable telles que l'utilisation de deux écrans rétro éclairés simultanément (dont un tactile), d'une connexion internet via Wi-Fi, d'un microphone intégré, d'un son stéréo ou Surround, la mise en veille automatique, sans oublier la rétrocompatibilité des titres de la Game Boy Advance. Tout au long de son cycle de production, la Nintendo DS se vend à plus de 154 millions d'exemplaires, ce qui en fait la deuxième console la plus vendue de l'histoire derrière la PlayStation 2 de Sony.
Le retour de la domination de Nintendo intervient en novembre 2006, lors de la sortie de la Wii et de ses 33 jeux vidéo à son lancement. Avec la Wii, Nintendo entend atteindre un public plus large que ses concurrents de 7e génération. Pour ce faire, Nintendo investit dans une campagne publicitaire massive de 200 millions de dollars. Les innovations de la Wii sont multiples et incluent notamment la « télécommande Wii » ou Wiimote qui est en réalité une manette rectangulaire dotée d'un haut-parleur, d'un vibreur et surtout équipée de plusieurs capteurs lui permettant de se repérer dans l'espace et de retranscrire ses mouvements à l'écran. Cela permet aux utilisateurs de découvrir une nouvelle manière de jouer, plus immersive. En outre, la bibliothèque de la Wii est riche en jeux vidéo ultra demandés comme Super Mario Galaxy, Super Mario Galaxy 2, The Legend of Zelda: Twilight Princess, World of Goo, Super Smash Bros. Brawl ou encore Metroid Prime: Trilogy. Le succès est colossal et, en 2016, plus de 101 millions de consoles Wii ont été vendues dans le monde, ce qui en fait la console la plus réussie de sa génération soit une distinction que Nintendo n'avait pas atteinte depuis les années 1990 avec la Super NES.
L'échec de la Wii U et le maintien de Nintendo grâce à la 3DS (2011-2017)
Nintendo décide d'investir plus encore dans le développement de jeux vidéo et, le 1er mai 2007, acquiert 80 % de la société Monolith Soft (Xenosaga, Baten Kaitos), auparavant détenue par Bandai Namco.
Plusieurs consoles portables de Nintendo sont commercialisées la Nintendo DSi (novembre 2008), la Nintendo DSi XL (novembre 2009) puis la Nintendo 3DS en février 2011, cette dernière produisant des effets issues de la technologie 3D autostéréoscopique sans lunettes 3D. En 2018, plus de 69 millions de 3DS ont été vendues dans le monde, un chiffre qui monte à 75 millions début 2019.
En 2012 et 2013, deux nouvelles consoles de jeux Nintendo sont introduites sur le marché. En novembre 2012 sort la Wii U, première console capable d'afficher des graphismes haute définition 1080p en natif et rétrocompatible avec les jeux et accessoires Wii. Son contrôleur, le GamePad, est totalement innovant avec un écran tactile 16:9 de 6,2 pouces, une caméra, un micro et un gyroscope. La seconde console est la Nintendo 2DS en août 2013, une version de la 3DS qui n'a pas la conception à clapet des précédentes consoles portables de Nintendo et les effets stéréoscopiques de la 3DS. Avec 13,5 millions d'unités vendues dans le monde, la Wii U reste la console de jeu vidéo la moins populaire de l'histoire de Nintendo (à l'exception du Virtual Boy de 1995).
Les pertes financières causées par la Wii U, ainsi que l'intention de Sony de diffuser ses jeux vidéo sur d'autres platesformes incitent Nintendo à repenser sa stratégie commerciale concernant la production et la distribution de ses propriétés. Le 11 juillet 2015, le PDG Satoru Iwata décède à l'âge de 55 ans des suites d'une tumeur à la vésicule biliaire. L'intérim est alors assuré par Shigeru Miyamoto (créateur de nombreux jeux Nintendo) et Genyo Takeda avant que le conseil d'administration n'élise Tatsumi Kimishima comme président de la compagnie le 14 septembre 2015.
L'arrivée de la Nintendo Switch
Suite à l'échec de la Wii U, autant dire que la pression est immense pour Nintendo qui annonce en octobre 2016 la sortie prochaine d'une nouvelle console de 8e génération sous le nom de « NX ». Le 3 mars 2017, la console de jeux vidéo Nintendo Switch, pouvant faire office aussi bien de console de salon que de console portable, amorce sa commercialisation à l'échelle mondiale. Il s'agit de la première console hybride de la firme de Kyoto, se plaçant en concurrence avec deux consoles beaucoup plus puissantes à savoir la Xbox One de Microsoft et la PlayStation 4 de Sony.
En plus de son originalité due à sa capacité hybride, la Switch possède des contrôleurs Joy-Con contenant chacun un accéléromètre et un gyroscope, et peuvent être utilisés attachés à la console ou détachés et utilisés sans fil (communiquant avec la console via Bluetooth). Pour étendre sa bibliothèque, Nintendo conclut des partenariats avec plusieurs développeurs tiers et indépendants. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en février 2019, plus de 1 800 jeux Switch sont comptabilisés. Les ventes mondiales de la Switch dépassent les 55 millions d'unités en mars 2020. Nintendo renoue avec le succès.
Tatsumi Kimishima quitte ses fonctions de PDG de Nintendo le 26 avril 2018 pour laisser sa place à Shuntaro Furukawa