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Lire plusNomad ou Genesis Nomad (console de jeux vidéo - histoire, date de sortie, fiche technique, ventes totales)
Sommaire
La Nomad ou Genesis Nomad, commercialisée en 1995, est une console de jeux vidéo de 4e génération : histoire de son développement et de sa commercialisation, description, caractéristiques techniques, jeux notables, galerie photos et vidéos.
Histoire de la Sega Nomad (Genesis Nomad)
Développement et contexte de création
La Sega Nomad, également connue sous le nom de Genesis Nomad en Amérique du Nord, est une console de jeux vidéo portable développée par Sega et commercialisée en octobre 1995. Conçue comme une adaptation portable de la célèbre Sega Genesis (ou Mega Drive en dehors du marché nord-américain), la Nomad s’inscrit dans la stratégie de la firme visant à prolonger la durée de vie de sa console 16 bits face à l’arrivée de la 5e génération, dominée par la PlayStation de Sony et la Saturn de Sega elle-même.
Le développement du projet, connu en interne sous le nom de code Project Venus, trouve ses origines dans une expérimentation antérieure de Sega au Japon : la Mega Jet. Commercialisée de manière très limitée en 1994, cette version portable de la Mega Drive avait été conçue pour un usage spécifique à bord des avions de la compagnie Japan Airlines. Elle nécessitait cependant d’être connectée à un écran externe et à une source d’alimentation, ce qui limitait son intérêt pour le grand public. Malgré cet échec commercial, Sega perçoit dans le concept une opportunité d’étendre le succès de la Genesis en Amérique du Nord en proposant une véritable console portable autonome, capable de faire fonctionner l’ensemble de la ludothèque existante.
Initialement, Sega envisageait d’intégrer un écran tactile à son nouveau système, une innovation ambitieuse qui aurait précédé de deux ans la sortie du Game.com de Tiger Electronics. Cependant, le coût prohibitif de cette technologie au milieu des années 1990 pousse l’entreprise à revoir ses ambitions à la baisse. Le résultat est la Genesis Nomad, un appareil plus conventionnel mais unique en son genre : il s’agit alors de la seule console portable capable de se connecter directement à un téléviseur via une sortie vidéo, permettant de jouer aussi bien en mobilité qu’à domicile. Ce concept hybride visait à séduire à la fois les amateurs de la Genesis et les utilisateurs désireux d’une expérience nomade sans compromis.
Le lancement du système intervient toutefois dans un contexte industriel difficile. En 1995, Sega soutient simultanément plusieurs plates-formes : la Saturn, la Mega Drive, la Game Gear, la Pico et la Master System, sans compter les extensions Sega CD et 32X. Cette multiplication des supports fragilise la cohérence de la stratégie marketing de l’entreprise et dilue les ressources financières et techniques allouées à chaque projet. En parallèle, au Japon, la Mega Drive n’a jamais connu le succès de ses concurrentes, tandis que la Saturn s’impose face à la PlayStation sur le marché domestique. Le président de Sega Enterprises, Hayao Nakayama, décide alors de concentrer les efforts de la société sur la Saturn, délaissant progressivement la Mega Drive (Genesis) et les produits qui en dérivent, dont la Nomad.
Commercialisation et réception initiale
La Sega Nomad est commercialisée exclusivement en Amérique du Nord en octobre 1995. Sa sortie intervient cinq ans après celle de la Genesis, alors que le cycle de vie de cette dernière touche déjà à sa fin. Malgré un catalogue immédiatement compatible avec plus de 500 jeux existants, l’absence de titres spécifiquement développés pour la Nomad limite l’enthousiasme du public. Sega Technical Institute avait envisagé d’inclure The Ooze comme jeu de lancement, mais le projet fut finalement abandonné, accentuant la perception d’une console sans véritable identité propre.
Les premiers tests de la presse spécialisée saluent les atouts techniques du système, notamment sa portabilité et sa compatibilité avec l’ensemble du catalogue 16 bits de Sega, malgré un prix jugé élevé. Cependant, cette appréciation positive est rapidement tempérée par plusieurs critiques récurrentes. La consommation d’énergie du système — six piles AA pour seulement deux à trois heures d’autonomie — est jugée excessive, et son écran, bien que lumineux, présente un flou de mouvement (motion blur) lors des défilements rapides. La taille réduite de l’affichage rend également certains jeux difficilement jouables.
De ce fait, malgré un accueil critique globalement favorable, le public reste indifférent. Le positionnement marketing de Sega est flou : la firme n’a jamais clairement défini si la Nomad devait remplacer la Game Gear ou simplement prolonger la vie de la Genesis. Aussi, dans un marché dominé par le Game Boy de Nintendo, dont la popularité est renforcée par la sortie de Pokémon Rouge et Bleu, la Nomad peine logiquement à se distinguer. En l’absence de campagne publicitaire d’envergure et de soutien commercial durable, les ventes demeurent faibles.
À la fin des années 1990, le prix de la Nomad chute à moins du tiers de son tarif initial, signe de sa marginalisation rapide. Plusieurs analyses postérieures attribuent cet échec à un lancement tardif, une promotion quasi inexistante et une autonomie jugée insuffisante. D’autres approches, plus nuancées, soulignent néanmoins ses qualités techniques, la considérant comme la première véritable console portable 16 bits. Certains estiment que, si Sega l’avait commercialisée plus tôt en remplacement direct de la Mega Drive 2, elle aurait pu prolonger significativement la longévité de la gamme 16 bits.
Si la Sega Nomad ne rencontre pas le succès commercial escompté, elle occupe une place singulière dans l’histoire de Sega : celle d’une tentative audacieuse d’unir le monde des consoles portables et de salon en un seul appareil (un avant-goût de la Nintendo Switch ?). Son échec, attribué à un cumul de facteurs économiques, stratégiques et technologiques, témoigne des difficultés croissantes rencontrées par Sega à la fin des années 1990, alors que la firme cherchait encore à trouver sa voie dans un marché en pleine mutation.
Fiche technique de la Sega Nomad (Genesis Nomad)
Dérivée directement de la Sega Genesis (ou Mega Drive), la Sega Nomad en reprend la quasi-totalité des composants internes, lui assurant une compatibilité complète avec les cartouches 16 bits de la console de salon. Conçue pour offrir une expérience portable sans compromis, la Nomad dispose d’un écran couleur rétroéclairé de 3,25 pouces, d’une sortie audio-vidéo permettant de la connecter à un téléviseur, et de commandes intégrées inspirées de la Game Gear mais adaptées à la manette six boutons de la Genesis. Techniquement avancée pour son époque, la Nomad souffre toutefois d’une autonomie limitée avec environ deux à trois heures avec six piles AA.
Nomad (Genesis Nomad)Caractéristiques techniquesFabricant : Sega |
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|---|---|---|---|---|
| © SPHERAMA.COM | ||||
| Processeur principal (CPU) | Motorola 68000 (16 bits) cadencé à 7,67 MHz | |||
| Coprocesseur (Audio) | Zilog Z80 (8 bits) à 3,58 MHz, dédié au contrôle sonore | |||
| Mémoire vive (RAM) | 64 Kio de RAM principale | |||
| Mémoire vidéo (VRAM) | 64 Kio | |||
| Mémoire audio | 8 Kio de RAM | |||
| Mémoire morte (ROM) | 20 Kio (firmware intégré) | |||
| Affichage | Écran LCD couleur rétroéclairé de 3,25 pouces | |||
| Résolution d'affichage | 320 × 224 pixels (NTSC) | |||
| Palette de couleurs | 512 couleurs totales, 64 affichées simultanément | |||
| Sprites affichables simultanément | Jusqu’à 80 objets mobiles à l’écran | |||
| Audio | Yamaha YM2612 (FM à 6 canaux) + PSG Texas Instruments SN76489 (4 canaux supplémentaires) — son stéréo | |||
| Sorties audio/vidéo | Sortie A/V pour connexion téléviseur ; haut-parleur mono ; prise casque stéréo avec réglage du volume | |||
| Format des médias | Cartouches Sega Genesis / Mega Drive (ROM 16 bits) | |||
| Compatibilité | Jeux Genesis/Mega Drive ; périphériques Genesis tels que Activator, Team Play Adaptor, Mega Mouse, Sega Channel et XBAND. Non compatible avec Power Base Converter, Sega CD et 32X. | |||
| Périphériques | Port manette pour joueur 2 (non utilisable en solo) ; accessoires compatibles Genesis | |||
| Alimentation électrique | 6 piles AA (autonomie de 2 à 3 heures) ou adaptateur secteur 9 V / 850 mA ; compatible PowerBack rechargeable | |||
| Dimensions | 190 mm (L) × 108 mm (H) × 51 mm (P) | |||
| Connectique | Port cartouche supérieur, sortie A/V, port manette secondaire, interrupteur d’alimentation rouge, molette de volume | |||
Jeux compatibles avec la Sega Nomad (Genesis Nomad)
La Sega Nomad ne dispose pas de ludothèque propre, puisqu’elle est entièrement compatible avec les jeux de la Sega Mega Drive. À sa sortie en 1995, la console portable pouvait exécuter plus de 500 titres issus du catalogue de la Mega Drive, offrant ainsi aux joueurs la possibilité d’emporter leurs jeux de salon en déplacement. Aucune cartouche n’était toutefois fournie avec la console, et certains jeux tiers présentaient des problèmes de compatibilité mineurs, souvent contournables à l’aide d’un Game Genie, un accessoire permettant de modifier ou déverrouiller certains paramètres des jeux.
Bien que le système soit identique à celui de la Mega Drive, la Nomad ne peut pas utiliser les extensions matérielles de sa grande sœur — Power Base Converter, Sega CD ou 32X — limitant ainsi son usage aux jeux Mega Drive/Genesis uniquement. La console accepte néanmoins la plupart des cartouches non officielles, prototypes ou créations homebrew. Deux systèmes de verrouillage régional, physique et logiciel, restreignent théoriquement l’usage des jeux d’autres zones, mais plusieurs méthodes permettent de les contourner sans difficulté majeure.
Jeux notables jouables sur la Nomad (Genesis Nomad) |
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|---|---|---|---|
| Titre | Développeur | Éditeur | Date de sortie |
| © SPHERAMA.COM | |||
| Comix Zone | Sega Technical Institute | Sega | 1995 |
| Disney’s Aladdin | Virgin Games USA | Virgin Interactive / Sega | 1993 |
| Ecco the Dolphin | Novotrade International | Sega | 1992 |
| Gunstar Heroes | Treasure | Sega | 1993 |
| Mortal Kombat | Probe Software | Acclaim Entertainment | 1993 |
| Phantasy Star IV | Sega | Sega | 1993 |
| Pulseman | Game Freak | Sega | 1994 |
| Sonic the Hedgehog | Sonic Team | Sega | 1991 |
| Streets of Rage 2 | Sega AM7 | Sega | 1992 |

