Atari XEGS (console de jeux vidéo - histoire, date de sortie, fiche technique, ventes totales)

GÉNÉRATION : 3e génération
TYPE : Console de salon
DATE DE SORTIE : 1987
FIN DE PRODUCTION : décembre 1991
DÉVELOPPEUR : Atari, Inc.
FABRICANT : Atari

Unités vendues : 100 000
source 
Jeu le plus vendu : Missile Command

L'Atari XEGS, commercialisée en 1987, est une console de jeux vidéo de 3e génération : histoire de son développement et de sa commercialisation, description, caractéristiques techniques, jeux notables, galerie photos et vidéos.

Histoire de l’Atari XEGS

Développement et contexte de création

La Atari XE Video Game System, plus connue sous le nom d’Atari XEGS, est une console de jeux vidéo commercialisée par Atari Corporation en 1987. Conçue dans la continuité de la gamme d’ordinateurs 8-bit du constructeur, elle reprend l’architecture matérielle de l’Atari 65XE et en conserve la compatibilité logicielle et périphérique. L’idée d’un système hybride, capable de fonctionner à la fois comme une console de salon et comme un ordinateur personnel, s’inscrit dans la stratégie d’Atari visant à relancer l’intérêt du public pour sa gamme 8-bit, tout en profitant de la popularité retrouvée des consoles de jeux au milieu des années 1980.

Le concept de la XEGS trouve ses racines dans les réflexions amorcées après le krach du jeu vidéo de 1983, une période durant laquelle Atari, alors filiale de Warner Communications, connaît de graves difficultés financières. Dès 1984, John J. Anderson, rédacteur chez Creative Computing, suggérait déjà qu’Atari aurait dû commercialiser une console dérivée de ses ordinateurs 8-bit dès 1981, afin de tirer parti de leur bibliothèque logicielle étendue. L’entreprise avait préféré lancer l’Atari 5200, technologiquement similaire mais incompatible avec la gamme informatique, un choix qui s’avéra désastreux pour son image et ses ventes.

Lorsque Jack Tramiel, fondateur de Commodore, rachète la division grand public d’Atari en 1984, il entreprend de rationaliser les activités de l’entreprise et de reconstruire sa crédibilité. Après avoir relancé la Atari 7800 en 1986 et introduit une version modernisée de la Atari 2600, Atari Corporation imagine la XEGS comme un produit de convergence : une passerelle entre le monde des consoles de jeu et celui des ordinateurs personnels. Ce positionnement hybride devait permettre à la fois d’écouler les stocks de composants des gammes 8-bit existantes et de séduire un public familial encore hésitant face à l’informatique domestique.

Stratégie marketing et positionnement commercial

Commercialisée à partir de mai 1987, l’Atari XEGS est pensée avant tout comme un « système de jeu évolutif ». Elle est proposée en deux formules : une version standard incluant la console et un joystick, et une version deluxe comprenant en supplément un clavier et un pistolet optique. Cette modularité illustre la volonté d’Atari de s’adresser à plusieurs segments de marché : les joueurs occasionnels d’une part, et les familles souhaitant initier leurs enfants à l’informatique d’autre part. En reliant simplement un clavier, la XEGS se transforme en ordinateur personnel compatible avec la quasi-totalité des logiciels éducatifs, ludiques et bureautiques de la gamme 8-bit d’Atari.

Neil Harris, directeur de la communication d’Atari Corporation, précise à cette époque que la XEGS vise à « prolonger la vie de la ligne 8-bit en la rendant plus attrayante pour le grand public ». Les grandes chaînes de magasins, interrogées par la direction d’Atari avant le lancement, expriment d’ailleurs une préférence claire pour un produit perçu comme une console de jeux plutôt qu’un ordinateur à bas prix. En effet, les retours des enseignes de jouets indiquaient une préférence marquée pour la console en tant qu’objet de divertissement, au détriment de ses fonctions informatiques. Face à cette tendance, Atari ajuste sa stratégie marketing et privilégie une communication axée sur le jeu familial plutôt que sur l’apprentissage ou l’usage éducatif de l’ordinateur.

Le prix de vente au détail est fixé à 159 $US (environ 440 $ de 2024), ce qui positionne la console dans la même gamme tarifaire que les systèmes concurrents comme la Nintendo Entertainment System (NES) et la Sega Master System. L’Atari XEGS coexiste donc avec ces consoles de troisième génération, mais aussi avec les deux autres systèmes Atari encore en circulation — la 7800 et la 2600 relookée —, souvent réunis dans les mêmes campagnes publicitaires ou présentations en magasin. Atari cherche ainsi à valoriser une gamme complète, où chaque produit cible un segment de marché spécifique, tout en renforçant la visibilité de la marque.

Réception par le public et la presse spécialisée

Dès sa sortie, l’Atari XEGS reçoit un accueil plutôt positif, notamment en Amérique du Nord, où les stocks de lancement — environ 100 000 unités — sont entièrement écoulés durant la saison de Noël 1987. Le concept d’un appareil combinant jeu vidéo et informatique de base est salué comme une idée ingénieuse, susceptible de séduire les familles encore réticentes à investir dans un véritable ordinateur personnel.

Les utilisateurs apprécient la simplicité d’utilisation de la machine en mode console et la possibilité d’accéder à la vaste ludothèque de titres issus des ordinateurs 8-bit d’Atari, comprenant des classiques tels que Ballblazer, Rescue on Fractalus! ou Star Raiders. Toutefois, les joueurs expérimentés et les utilisateurs déjà familiers de la gamme 8-bit restent plus sceptiques, estimant que la XEGS n’apporte que peu d’innovations par rapport aux ordinateurs existants. En outre, certains commentateurs soulignent également les limites ergonomiques du système, notamment l’absence de détection automatique entre les périphériques (pistolet optique et joystick) obligeant l’utilisateur à redémarrer la console pour alterner entre les deux modes de jeu.

Malgré ces critiques mineures, la XEGS bénéficie d’une image globalement favorable dans la presse spécialisée, qui salue la tentative d’Atari de démocratiser l’informatique par le biais du jeu vidéo. Cependant, son lancement tardif — dans un marché déjà dominé par Nintendo et Sega — limite considérablement son impact commercial. Les ventes se maintiennent modestement jusqu’en 1991, année où Atari met fin à la production de sa gamme 8-bit. La XEGS n’en demeure pas moins une curiosité marquante de l’histoire d’Atari, illustrant sa volonté d’unifier ses activités informatiques et vidéoludiques à une époque charnière pour l’industrie du divertissement électronique.

Fiche technique de l’Atari XEGS

L’Atari XEGS (Atari XE Game System) constitue une console hybride, à mi-chemin entre un ordinateur 8 bits et une machine de salon. Basée sur l’architecture de la gamme Atari 8-bit, elle reprend la plupart des composants matériels de l’Atari 65XE, offrant ainsi une compatibilité totale avec les logiciels et périphériques de cette série.

Elle est équipée du processeur MOS Technology 6502C cadencé à 1,79 MHz, de 64 Ko de mémoire vive, et s’appuie sur les puces graphiques ANTIC et GTIA, ainsi que sur la puce sonore POKEY. Son affichage peut atteindre une résolution de 384 × 240 pixels (overscan), avec une palette de 256 couleurs dont 16 affichables simultanément. Livrée avec un pistolet optique et un clavier détachable, la console vise à combiner jeu vidéo et initiation à l’informatique domestique.

Jeux notables de l’Atari XEGS

Console hybride, l’Atari XEGS (Atari XE Game System) est totalement compatible avec la gamme des ordinateurs Atari 8-bit, ce qui lui permet d’accéder à une vaste ludothèque issue de plusieurs années de développement sur disquettes et cartouches. Atari adopte alors une stratégie de réédition : de nombreux titres antérieurs sont simplement reconditionnés sous la bannière « Atari XE Video Game Cartridge », parfois avec l’emballage d’origine des Atari 400/800 et un simple autocollant indiquant la compatibilité XEGS.

La console est livrée avec le jeu Missile Command intégré, tandis que Flight Simulator II est fourni avec le clavier, et Bug Hunt exploite le pistolet optique XG-1. Au total, 32 jeux officiels sont publiés spécifiquement pour le système entre 1987 et 1988, la plupart adaptés de titres déjà populaires sur ordinateurs Atari 8-bit. Ces productions, bien que peu nombreuses, mettent en valeur la diversité du catalogue : jeux d’action, de stratégie, de simulation, de tir et de sport.

Développés majoritairement par Sculptured Software, Atari Corporation, Lucasfilm Games ou Broderbund, les jeux de l’Atari XEGS couvrent un large éventail d’expériences vidéoludiques : du pilotage aérien à la simulation sous-marine, en passant par les compétitions sportives ou les aventures d’arcade. Parmi les titres les plus remarquables figurent Ballblazer, Rescue on Fractalus!, One-on-One Basketball, Karateka, ou encore Eastern Front (1941), salué pour sa profondeur stratégique.

Bien que la console n’ait pas connu un succès commercial durable, son catalogue témoigne de la qualité du savoir-faire hérité des ordinateurs Atari 8-bit. La compatibilité totale avec ces derniers lui a permis de bénéficier d’un vaste patrimoine ludique, combinant les atouts d’une console et d’un micro-ordinateur de salon.

Quelques jeux emblématiques de l’Atari XEGS

• Ace of Aces
• Airball
• Archon: The Light and the Dark
• Ballblazer
• Barnyard Blaster
• Battlezone
• Blue Max
• Bug Hunt
• Choplifter
• Crossbow
• Crystal Castles
• Dark Chambers
• David’s Midnight Magic
• Desert Falcon
• Donkey Kong
• Eastern Front (1941)
• Fight Night
• Flight Simulator II
• Food Fight
• GATO
• HardBall!
• Into the Eagle’s Nest
• Karateka
• Lode Runner
• Mario Bros.
• One-on-One Basketball
• Rescue on Fractalus!
• Star Raiders II
• Summer Games
• Thunderfox

Galerie photos de l'Atari XEGS

Console de jeux vidéo Atari XEGS.

Clavier de l'Atari XEGS.

Manette de jeu Atari XEGS.

Pistolet optique Atari XEGS.