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Lire plusAtari 5200 (console de jeux vidéo - histoire, date de sortie, fiche technique, ventes totales)
Sommaire
L'Atari 5200, commercialisée en 1982, est une console de jeux vidéo de 2e génération : histoire de son développement et de sa commercialisation, description, caractéristiques techniques, jeux notables, galerie photos et vidéos.
Histoire de l'Atari 5200
Développement et commercialisation
La console Atari 5200 est développée par Atari au début des années 1980 dans le but de succéder à l’Atari 2600 et de concurrencer directement les nouvelles machines de salon telles que la ColecoVision et l’Intellivision de Mattel. Conçue à partir de l’architecture de l’Atari 400, un ordinateur 8 bits sorti en 1979, la 5200 en reprend une grande partie des composants, notamment son processeur et ses circuits graphiques, mais en supprime le clavier pour en faire une console dédiée au jeu. Cette filiation directe illustre la capacité d’Atari à adapter rapidement ses conceptions informatiques au marché du divertissement domestique.
Présentée officiellement en novembre 1982, l’Atari 5200 SuperSystem se veut une évolution technologique majeure par rapport à sa devancière. Elle introduit plusieurs innovations matérielles, à commencer par ses manettes analogiques inédites, dotées d’un manche sans centrage automatique, d’un tir automatique intégré et de touches de fonction Start, Pause et Reset. Atari met également en avant la présence de quatre ports de manettes, une rareté à l’époque, permettant de jouer jusqu’à quatre simultanément sans accessoire supplémentaire. Ces caractéristiques témoignent de la volonté de la firme de proposer une expérience plus avancée, à la fois sur le plan technique et ergonomique.
Malgré ces ambitions, plusieurs décisions de conception s’avèrent problématiques. Le choix d’un joystick analogique sans recentrage automatique, censé offrir une précision accrue, se révèle peu pratique et sujet à des dysfonctionnements fréquents. Ce défaut, combiné à la fragilité générale des manettes, suscite rapidement le mécontentement des utilisateurs et ternit l’image du produit dès sa sortie. De plus, la console n’est pas compatible avec la vaste ludothèque de l’Atari 2600, un handicap majeur à une époque où les consommateurs ont déjà investi dans de nombreuses cartouches de jeux.
Face aux critiques, Atari tente de corriger ces lacunes en lançant en 1983 une version révisée de la console, équipée de deux ports manettes au lieu de quatre, ainsi qu’un adaptateur permettant de lire les jeux de l’Atari 2600. Toutefois, ces améliorations arrivent trop tard : le marché commence déjà à se contracter et les consommateurs se tournent vers la ColecoVision, jugée plus performante et mieux positionnée grâce à son jeu fourni, Donkey Kong, véritable vitrine des capacités graphiques de la machine. À titre de comparaison, l’Atari 5200 est livrée avec Super Breakout, un titre jugé daté et peu représentatif du potentiel de la console.
Si la 5200 bénéficie de graphismes et de performances supérieurs à ceux de l’Atari 2600 et de l’Intellivision, elle souffre d’une ludothèque limitée, beaucoup de ses titres n’étant que des versions améliorées de jeux existants. Atari, concentrée sur le marché saturé de la 2600, investit peu dans le développement de nouveaux jeux spécifiques à la 5200. Ce manque d’exclusivités, combiné à une communication confuse et à une conjoncture économique défavorable, freine l’adoption du système.
La situation s’aggrave avec le krach du jeu vidéo de 1983, qui provoque l’effondrement du marché nord-américain. Dans ce contexte, la question de savoir quelle console était la plus performante – entre la 5200 et la ColecoVision – devient sans objet. En mai 1984, à l’occasion de la présentation de sa successeure, l’Atari 7800, Atari annonce officiellement la fin de la production de la 5200, après moins de deux années de commercialisation. Une version européenne (PAL) avait été envisagée mais ne verra jamais le jour, seuls quelques prototypes étant produits.
Au total, les ventes de la console dépassent légèrement le million d’unités, un chiffre très modeste comparé aux plus de 30 millions d’exemplaires écoulés de l’Atari 2600. Bien qu’elle n’ait pas rencontré le succès escompté, la 5200 reste un témoin marquant de la transition technologique du début des années 1980, période où l’industrie vidéoludique cherche encore son équilibre entre innovation, compatibilité et accessibilité.
Fiche technique de l’Atari 5200
Reposant sur une architecture dérivée des ordinateurs Atari 400/800, la console Atari 5200 SuperSystem intègre le processeur SALLY, une version personnalisée du MOS Technology 6502 cadencée à 1,79 MHz. Conçue autour de trois circuits intégrés propriétaires (VLSI), elle utilise les puces graphiques ANTIC et GTIA pour la gestion de l’affichage et des sprites, ainsi que la puce POKEY pour le son, les entrées/sorties et certaines fonctions logicielles avancées. Cette architecture permet une grande flexibilité graphique, avec quatorze modes d’affichage différents et des capacités de défilement horizontal et vertical fines pour l’époque. L’Atari 5200 dispose de 16 Ko de mémoire vive, une avancée considérable par rapport à l’Atari 2600, et embarque un BIOS interne de 2 Ko.
La console affiche jusqu’à 16 couleurs simultanément parmi une palette de 128 à 256 teintes, selon les modes d’affichage utilisés. Grâce à une gestion fine des priorités entre les sprites (« player/missile graphics ») et les éléments de décor, ainsi qu’à la possibilité de modifier les registres graphiques à chaque ligne de balayage, la machine peut atteindre une richesse visuelle remarquable pour une console de deuxième génération. Côté audio, le circuit POKEY assure un son à quatre canaux programmable, capable de produire une large gamme de tonalités et d’effets sonores.
Le support principal reste la cartouche, avec un espace mémoire standard de 32 Ko, extensible via la technique du bank switching. L’ensemble est alimenté par un adaptateur secteur externe et se connecte au téléviseur via un modulateur RF. Mesurant environ 33 × 38 × 11 cm, la console se distingue par un design massif et un compartiment de rangement intégré pour les manettes.
Atari 5200 SuperSystemCaractéristiques techniquesFabricant : Atari |
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© SPHERAMA.COM | ||||
Processeur | SALLY (variante du MOS Technology 6502, 8 bits) cadencé à 1,79 MHz | |||
Jeux de puces graphiques | ANTIC (contrôle d’affichage) et GTIA (gestion des couleurs, sprites et priorités) | |||
Puce sonore / entrées-sorties | POKEY : 4 canaux audio, gestion des E/S série, génération aléatoire et minuteries précises | |||
Mémoire vive (RAM) | 16 Ko | |||
ROM interne | 2 Ko (BIOS pour le démarrage et la gestion des interruptions) | |||
Mémoire cartouche (ROM externe) | Jusqu’à 32 Ko, extensible via bank switching | |||
Modes d’affichage | 14 modes (6 textuels, 8 graphiques) ; jusqu’à 384 × 240 pixels (overscan) | |||
Résolution d'affichage | De 80 à 320 pixels par ligne selon le mode (2 à 16 couleurs simultanées) | |||
Palette de couleurs | 128 (16 teintes × 8 niveaux de luminosité) à 256 (16 teintes × 16 luminosités) | |||
Sprites (« Player/Missile Graphics ») | 4 sprites larges de 8 pixels et 4 étroits de 2 pixels ; hauteur 128 ou 256 pixels ; 1 couleur par sprite | |||
Défilement | Défilement horizontal et vertical (coarse et fine scrolling) programmable par pixel ou par ligne | |||
Audio | 4 canaux mono indépendants via la puce POKEY ; volume, fréquence et bruit ajustables | |||
Format des médias | Cartouches de jeu ROM propriétaires Atari (jusqu’à 32 Ko, extensibles) | |||
Périphériques | Manettes analogiques avec touches Start, Pause et Reset ; jusqu’à 4 ports de contrôleurs | |||
Dimensions | 33 × 38 × 11 cm (13 × 15 × 4,25 pouces) | |||
Alimentation électrique | Adaptateur secteur : entrée AC 120 V, 60 Hz ; sortie 9 V DC, 1,5 A |
Atari 5200 : Une manette ambitieuse mais défaillante
Les prototypes de manettes utilisés dans le laboratoire de développement électrique reposaient sur un mécanisme de type yoke-and-gimbal dérivé d’un contrôleur d’avion radiocommandé. Leur conception, basée sur un joystick analogique doté d’une membrane en caoutchouc souple pour le centrage au lieu de ressorts, s’est révélée peu ergonomique et peu fiable. Ce système, combinant une mécanique complexe et un circuit interne flexible à bas coût, devint rapidement le principal point faible du dispositif. De plus, le déplacement du stick ne produisait pas une accélération linéaire, rendant le contrôle imprécis.
Malgré ces défauts, la manette se distinguait par la présence d’un bouton pause, rare à l’époque. Atari proposa également d’autres périphériques comme la Pro-Line Trak-Ball — utilisée pour Centipede ou Missile Command — et travailla sur une version auto-centrante du contrôleur, jamais commercialisée. Les jeux étaient accompagnés de cartes plastifiées indiquant les fonctions attribuées aux touches du pavé numérique. Néanmoins, la manette principale fut sévèrement critiquée par la presse spécialisée : IGN la classa parmi les dix pires contrôleurs de l’histoire, et Next Generation estima que l’absence d’auto-centrage rendait de nombreux jeux presque injouables.
Jeux notables de l'Atari 5200
Successeure technique de l’Atari 2600, l’Atari 5200 visait à concurrencer des consoles comme l’Intellivision et la ColecoVision grâce à des graphismes et un son améliorés. Malgré une ludothèque plus restreinte (environ 90 titres officiellement publiés), elle a accueilli plusieurs adaptations marquantes de classiques arcade et des créations originales portées par des éditeurs reconnus tels que Atari, Activision, Parker Brothers, Sega ou Lucasfilm Games.
et l’Parmi les jeux les plus emblématiques, Ballblazer (1984), développé par Lucasfilm Games, est salué pour son gameplay novateur en 3D et son ambiance sonore dynamique. Rescue on Fractalus!, également de Lucasfilm, introduit des éléments de simulation et de suspense rarement vus à l’époque. Robotron: 2084 et Space Dungeon ont exploité les capacités du double joystick pour offrir une expérience de tir multidirectionnel fluide. Mario Bros. (1983), Pac-Man et Ms. Pac-Man ont bénéficié de portages plus fidèles que sur l’Atari 2600, avec des graphismes et une jouabilité améliorés2.
La console a également accueilli des titres d’action et de plateforme comme Pitfall!, Montezuma’s Revenge et Miner 2049er, qui ont marqué les débuts du genre sur console. Les jeux de sport étaient représentés par la série RealSports (Baseball, Football, Soccer, Tennis), tandis que les shoot’em up comme River Raid, Beamrider ou Space Invaders ont démontré les capacités techniques du système. Malgré l’absence de rétrocompatibilité avec les jeux Atari 2600, certains titres comme Centipede, Defender ou Missile Command ont été réédités dans des versions enrichies.
La réception commerciale de l’Atari 5200 fut mitigée, en partie à cause de son contrôleur analogique peu fiable et de la fragmentation du marché. Toutefois, sa ludothèque reste un témoignage de l’évolution du jeu vidéo au début des années 1980, avec des titres qui ont su exploiter les capacités techniques de la console pour offrir des expériences plus immersives que celles de sa prédécesseure.
Quelques jeux emblématiques de l'Atari 5200
- Ballblazer
- Beamrider
- Berzerk
- Centipede
- Defender
- Dig Dug
- Frogger
- H.E.R.O.
- Joust
- Kaboom!
- Mario Bros.
- Missile Command
- Montezuma’s Revenge
- Ms. Pac-Man
- Pac-Man
- Pitfall!
- Pitfall II: Lost Caverns
- Pole Position
- Rescue on Fractalus!
- River Raid
- Robotron: 2084
- Space Dungeon
- Space Invaders
- Star Raiders
- Wizard of Wor