Atari 7800 (console de jeux vidéo - histoire, date de sortie, fiche technique, ventes totales)

 
GÉNÉRATION : 3e génération
TYPE : Console de salon
DATE DE SORTIE : janvier 1986 (Amérique du Nord) ; juin 1986 (Japon) ; 1987 (Europe)
FIN DE PRODUCTION : janvier 1992
DÉVELOPPEUR : Atari, Inc.
FABRICANT : Atari
Unités vendues : 4 300 000
source 
Jeu le plus vendu : Pole Position II
Sommaire

L'Atari 7800, commercialisée en 1986, est une console de jeux vidéo de 3e génération : histoire de son développement et de sa commercialisation, description, caractéristiques techniques, jeux notables, galerie photos et vidéos.

Histoire de l’Atari 7800

Développement et contexte de création

La Atari 7800 ProSystem, plus communément appelée Atari 7800, est une console de jeux vidéo de salon développée par Atari au début des années 1980 pour succéder à l’Atari 5200. Son développement débute en 1983, dans un contexte particulièrement tendu pour l’industrie vidéoludique, alors que le marché nord-américain s’apprête à subir le krach du jeu vidéo de 1983. L’objectif d’Atari est alors de redorer son image et de proposer un système techniquement plus avancé, tout en corrigeant les défauts de la 5200, notamment l’absence de compatibilité avec la populaire Atari 2600.

Pour la première fois de son histoire, Atari confie la conception matérielle de sa console à une société externe : la General Computer Corporation (GCC), déjà connue pour ses travaux dans l’arcade et pour des jeux comme Food Fight. Le projet, initialement baptisé Atari 3600, est développé entre 1983 et 1984, avec une sortie grand public initialement prévue pour juin 1984. Cette externalisation marque une rupture stratégique : Atari cherche à s’appuyer sur un partenaire doté d’une solide expertise technique dans le domaine des bornes d’arcade, afin d’offrir des performances graphiques supérieures aux consoles concurrentes comme la ColecoVision et l’Intellivision.

La conception de la 7800 est directement influencée par trois éléments majeurs. D’une part, la ColecoVision avait alors démontré qu’il était possible de reproduire fidèlement l’expérience des salles d’arcade dans le salon familial, mettant en difficulté l’offre d’Atari. D’autre part, l’Atari 5200 avait été critiquée pour son incompatibilité avec les jeux de la 2600, un choix perçu comme un manque de considération envers les possesseurs de l’ancienne console. Enfin, la montée en puissance des micro-ordinateurs domestiques — notamment le Commodore 64 et l’Apple II — changeait la perception du public, les parents voyant dans ces machines un investissement plus polyvalent que celui d’une console dédiée au jeu. Ces facteurs poussent Atari à concevoir une machine performante, évolutive et compatible avec son héritage ludique.

Conception technique et innovations

La Atari 7800 est pensée pour offrir une qualité graphique proche de celle des bornes d’arcade contemporaines. GCC dote la console d’une architecture novatrice capable d’afficher entre 75 et 100 objets mobiles simultanément à l’écran, surpassant ainsi largement les capacités de ses concurrentes de l’époque. Le processeur principal, un Atari SALLY 6502 fonctionnant à 1,79 MHz, est dérivé du processeur utilisé dans les ordinateurs Atari 8-bit, dans l’Apple II et dans la Commodore 64. Cette architecture familière facilite le développement de jeux et assure une certaine continuité avec les systèmes précédents.

La console se distingue également par sa compatibilité intégrale avec la ludothèque de la 2600, sans nécessiter d’adaptateur. Ce choix stratégique répond directement aux critiques formulées contre la 5200 et contribue à élargir l’attrait du nouveau système. Par ailleurs, le contrôleur revient à un format numérique plus simple et ergonomique, loin du joystick analogique complexe de la 5200. Afin de rivaliser avec les micro-ordinateurs, Atari et GCC conçoivent également un port d’expansion (SIO) permettant de connecter un clavier, un lecteur de disquette ou une imprimante, transformant potentiellement la console en machine hybride entre jeu et bureautique. Cependant, ces périphériques ne verront jamais le jour commercialement, le projet ayant été abandonné après la revente de la société.

Retard de lancement et changements de direction

L’Atari 7800 est officiellement annoncée le 21 mai 1984, accompagnée d’une liste de treize jeux prévus pour son lancement, parmi lesquels Ms. Pac-Man, Pole Position II, Centipede, Joust, Dig Dug, Xevious et Ballblazer. Ces titres, directement inspirés des succès des salles d’arcade, devaient symboliser le retour d’Atari sur le devant de la scène vidéoludique. Mais à peine quelques semaines plus tard, un événement majeur bouleverse la situation : le 2 juillet 1984, Warner Communications revend la division grand public d’Atari à Jack Tramiel, fondateur de Commodore. Ce changement de direction entraîne la suspension immédiate de tous les projets en cours, y compris celui de la 7800.

La période de transition entre Warner et Tramel Technology Ltd provoque une série de conflits juridiques, notamment avec GCC, qui n’avait pas encore été rémunérée pour le développement du système. Warner et Tramiel se rejettent alors la responsabilité du paiement. Ce différend, finalement résolu en mai 1985, retarde considérablement la production et la mise sur le marché de la console. Pendant ce temps, des milliers d’unités déjà fabriquées restent entreposées dans des entrepôts, tandis que le marché mondial du jeu vidéo évolue rapidement sous l’impulsion de nouveaux acteurs.

Commercialisation et réception initiale

Ce n’est qu’en janvier 1986 que la Atari 7800 est finalement lancée aux États-Unis, soit près de deux ans après la date prévue. Elle est commercialisée au prix de 79,95 dollars, dans un marché désormais dominé par la Nintendo Entertainment System (NES) et la Sega Master System. Malgré un positionnement tarifaire attractif et une campagne marketing modeste — estimée à quelques millions de dollars seulement, contre plus de 15 millions pour Nintendo —, la console peine à s’imposer. En février 1987, environ 100 000 unités avaient été vendues aux États-Unis, un chiffre bien inférieur aux 1,1 million de NES écoulées la même année.

La ludothèque de la 7800, limitée à une dizaine de titres lors de son lancement, souffre d’un manque de dynamisme face à la production soutenue de Sega et Nintendo. Toutefois, certains jeux comme Galaga (sorti en août 1986) et Xevious (en novembre de la même année) parviennent à démontrer les capacités techniques du système. En 1988, les ventes cumulées dépassent le million d’unités, mais Atari reste loin derrière ses concurrents, faute de soutien publicitaire suffisant et d’un flux régulier de nouveautés.

La console est introduite sur le marché britannique en septembre 1989 au prix de 69,95 £, accompagnée de deux manettes. Si elle rencontre un certain succès dans les circuits de vente par correspondance et auprès des foyers modestes, elle ne parvient pas à reproduire l’engouement qu’avait suscité l’Atari 2600 une décennie plus tôt.

Fin de production et héritage

La production de l’Atari 7800 prend fin le 1er janvier 1992, parallèlement à l’arrêt des gammes Atari 2600 et des ordinateurs 8-bit. À cette date, la NES contrôle environ 80 % du marché nord-américain, contre à peine 12 % pour Atari. En Europe, les derniers stocks sont écoulés jusqu’en 1995, signe d’une persistance discrète mais réelle de la console auprès des collectionneurs et des revendeurs indépendants.

Si la 7800 n’a jamais rencontré le succès commercial espéré, elle demeure une étape importante dans l’histoire d’Atari. Elle symbolise la tentative de la firme de se réinventer après la crise de 1983 et d’adapter son modèle à une industrie en pleine mutation. En 2009, le site IGN la classe au 17e rang des meilleures consoles de jeu vidéo de tous les temps, saluant sa robustesse technique et sa rétrocompatibilité exemplaire. En dépit de ses limites, l’Atari 7800 a contribué à préparer le terrain pour les générations suivantes de consoles, tout en incarnant la fin d’une époque pour l’entreprise pionnière du jeu vidéo domestique.


Fiche technique de l’Atari 7800

La console Atari 7800 ProSystem constitue une évolution majeure par rapport à l’Atari 2600 et à la Atari 5200. Conçue à l’origine par la société General Computer Corporation (GCC), elle introduit la puce graphique MARIA, capable d’afficher un grand nombre de sprites et de couleurs simultanément, se rapprochant des performances des bornes d’arcade de l’époque. Son processeur Atari SALLY, une version personnalisée du 6502, fonctionne à 1,79 MHz, et la machine dispose de 4 Ko de RAM ainsi que d’une ROM système intégrée de 4 Ko.

La console conserve la compatibilité avec la ludothèque de l’Atari 2600, tout en introduisant un système de signature numérique des cartouches pour garantir leur authenticité. Le son repose sur la puce TIA héritée du VCS, offrant deux canaux mono, mais certains jeux intègrent une puce sonore POKEY pour une qualité audio supérieure. L’Atari 7800 est livrée avec les manettes Pro-Line Joystick à deux boutons, et demeure l’une des premières consoles rétrocompatibles de l’histoire.

Atari 7800 ProSystem
Caractéristiques techniques
Fabricant : Atari (conception : General Computer Corporation)
© SPHERAMA.COM
Processeur Atari SALLY (dérivé du MOS 6502, 8 bits) ; 1,79 MHz (1,19 MHz lors de l’accès au TIA ou au RIOT)
Mémoire vive (RAM) 4 Ko (2 × 6116 ICs)
Mémoire morte (ROM) 4 Ko BIOS interne ; jusqu’à 48 Ko pour les cartouches sans bank switching
Processeur graphique MARIA (puce graphique dédiée avec accès DMA, horloge à 7,15 MHz)
Résolution d'affichage 160 × 240 px ou 320 × 240 px (NTSC) ; 160 × 288 px ou 320 × 288 px (PAL)
Palette de couleurs 256 couleurs (16 teintes × 16 niveaux de luminosité)
Sprites Jusqu’à 30 sprites par ligne, 100 affichables à l’écran ; 1 à 12 couleurs par sprite selon le mode graphique
Audio Puce TIA (2 canaux mono) ; prise en charge optionnelle de la puce sonore POKEY intégrée à certaines cartouches
Format des médias Cartouches ROM propriétaires Atari (signées numériquement)
Compatibilité Rétrocompatible avec la ludothèque Atari 2600
Entrées/sorties 2 ports manettes ; port cartouche ; port d’expansion ; sortie RF ; entrée d’alimentation
Périphériques compatibles Manettes Pro-Line Joystick ; joypad (Europe) ; pistolet optique Atari XG-1
Alimentation électrique Entrée : AC 120 V, 60 Hz ; Sortie : 9 V DC, 1 A (adaptateur secteur)
Commercialisation Lancée en janvier 1986 (États-Unis) ; septembre 1989 (Royaume-Uni) ; production arrêtée en 1992

Jeux notables de l’Atari 7800

L’Atari 7800 dispose d’une ludothèque nettement plus restreinte que celle de sa prédécesseure, l'Atari 5200, mais axée sur la qualité et la fidélité des adaptations d’arcade. Compatible avec la quasi-totalité des plus de 400 jeux de l’Atari 2600, elle propose en parallèle ses propres titres optimisés pour le matériel plus performant de la console.

Entre 1986 et 1990, 59 jeux officiels ont été publiés pour l’Atari 7800, principalement développés sous contrat pour Atari Corporation. Trois studios tiers — Absolute Entertainment, Activision et Froggo — ont également édité leurs propres titres. La console met en avant des versions améliorées de classiques des salles d’arcade, comme Pole Position II, Dig Dug, Galaga, ou encore Asteroids, revisité en version raster.

Grâce à un système de licences particulières, plusieurs jeux issus de franchises célèbres ont pu être adaptés sur la 7800 malgré leur présence sur la NES, notamment Mario Bros., Double Dragon, Commando, Rampage, Xenophobe, Ikari Warriors et Kung-Fu Master. Atari lança également la gamme Super Games, regroupant des titres auparavant réservés aux bornes d’arcade ou aux ordinateurs, tels que One-on-One Basketball et Impossible Mission.

La dernière vague de publications, en 1990, inclut plusieurs jeux devenus emblématiques de la machine : Alien Brigade, Basketbrawl, Fatal Run, Midnight Mutants, Motor Psycho, Ninja Golf, Planet Smashers et Scrapyard Dog (ce dernier ayant ensuite été adapté sur la console portable Atari Lynx). En 2024, Atari, Inc. publie dix nouveaux jeux pour l’Atari 7800+, portant à 69 le nombre total de versions officielles. À celles-ci s’ajoutent plus de 100 hacks, prototypes inédits et productions homebrew édités sur cartouche.

Quelques jeux emblématiques de l’Atari 7800

  • Asteroids (version 1987)
  • Ballblazer
  • Commando
  • Dig Dug
  • Donkey Kong
  • Double Dragon
  • Galaga
  • Ikari Warriors
  • Joust
  • Mario Bros.
  • Midnight Mutants
  • Ninja Golf
  • Pole Position II
  • Rampage
  • Robotron: 2084
  • Scrapyard Dog
  • Super Huey
  • Xevious
  • Xenophobe
  • Winter Games

Galerie photos de l'Atari 7800