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Lire plusClassement des siréniens les plus longs du monde (lamantins, dugongs)
Les siréniens les plus grands du monde sont le lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus), le lamantin d'Afrique de l'Ouest (Trichechus senegalensis), le dugong (Dugong dugon), et le lamantin d'Amazonie (Trichechus inunguis)..
L’ordre Sirenia, établi en 1811 par le zoologiste Johann Karl Wilhelm Illiger, doit son nom aux sirènes des mythologies grecque et scandinave, en raison de certaines caractéristiques morphologiques et comportementales des lamantins et des dugongs. En effet, ces mammifères marins possèdent des mamelles pectorales, visibles lors de l’allaitement, ainsi que des membres antérieurs articulés, qui permettent aux femelles de porter leur petit, évoquant ainsi l’image des créatures mythologiques. Cependant, il est probable que l’influence ait également été inverse : des explorateurs comme Christophe Colomb auraient contribué à la légende des sirènes après avoir observé des siréniens en mer. Contrairement aux cétacés, les siréniens ont un corps fusiforme, mais dépourvu de nageoire dorsale, et possèdent des os particulièrement denses qui compensent la flottabilité de leur graisse, leur permettant de se maintenir sous l’eau sans effort excessif. Leur peau est dépourvue de poils, à l’exception de rares vibrisses, et leur fine couche de graisse les rend sensibles aux variations de température, les poussant à migrer lorsque les eaux deviennent trop froides.
Les siréniens occupent exclusivement des eaux peu profondes, tant côtières que fluviales, et se caractérisent par un mode de vie essentiellement herbivore. Ils broutent des prairies de zostères et d’algues sous-marines à l’aide de leurs lèvres puissantes et préhensiles, consommant en moyenne 10 à 15 % de leur poids corporel chaque jour, soit environ 30 kg de végétaux pour un individu adulte. Leur déplacement est lent, avec une vitesse moyenne de 8 km/h, bien qu’ils puissent atteindre brièvement 24 km/h en cas de besoin. Lorsqu’ils respirent, ils se contentent de maintenir leurs narines hors de l’eau, parfois en se dressant sur leur queue, un comportement qui rappelle celui des pinnipèdes. Alors leur régime est largement végétarien, certaines observations ont toutefois montré qu’ils pouvaient consommer occasionnellement des animaux tels que des méduses ou de petits oiseaux. Cette adaptation alimentaire témoigne d’un opportunisme écologique qui pourrait avoir joué un rôle dans leur survie au cours de l’évolution.

Ce dugong (Dugong dugon) présente des cicatrices sur sa peau, probablement causées par des interactions avec des prédateurs, des embarcations ou d'autres individus. Ces marques sont fréquentes chez l'espèce et témoignent de la rudesse de son environnement marin. | © Eagle Ray

Le lamantin des Caraïbes/des Antilles est principalement présent dans les eaux côtières peu profondes, les rivières et les lagunes des régions tropicales et subtropicales de l'Atlantique Ouest, notamment en Floride, dans les Caraïbes et en Amérique centrale. | © Jeff Dethuin
La longueur des siréniens reflète en partie leur masse corporelle, mais elle varie également en fonction de leur morphologie spécifique. Le lamantin des Caraïbes (Trichechus manatus) se distingue par sa taille impressionnante, avec des individus pouvant atteindre près de 4,6 mètres, soit un record absolu parmi les siréniens. Cette espèce possède un corps robuste et une nageoire caudale large et arrondie, caractéristiques qui facilitent ses déplacements dans les eaux côtières et estuariennes. En comparaison, le dugong (Dugong dugon), bien que légèrement moins long en moyenne, adopte une silhouette plus fuselée avec une queue en forme de fluke rappelant celle des cétacés, signe d'une adaptation aux milieux marins ouverts.
Le lamantin d'Afrique (Trichechus senegalensis) affiche des dimensions intermédiaires, pouvant rivaliser avec le lamantin des Caraïbes en longueur maximale, bien que sa masse reste généralement plus modérée. Enfin, le lamantin d'Amazonie (Trichechus inunguis), le plus petit du groupe, présente une morphologie adaptée aux cours d’eau sinueux de la forêt tropicale, avec un corps plus court et plus hydrodynamique. Ces différences de taille illustrent ainsi des stratégies évolutives distinctes, influencées par les contraintes environnementales et les habitudes alimentaires propres à chaque espèce.
| Nom commun | Nom scientifique | Longueur moyenne (en cm) |
Longueur maximale (en cm) |
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© SPHERAMA.COM | ||||
Lamantin des Caraïbes | Trichechus manatus | 270 – 350 | 460 | |
Lamantin d'Afrique ou lamantin d'Afrique de l'Ouest | Trichechus senegalensis | 200 – 250 | 450 | |
Dugong | Dugong dugon | 280 – 330 | 406 | |
Lamantin d'Amazonie | Trichechus inunguis | 162 – 230 | 266 |