Avec un venin considéré comme le plus puissant de toutes les espèces de serpents, le taïpan du désert se distingue par sa toxicité extrême. | © Shawn Scott

Classement des serpents les plus venimeux du monde

 

Les serpents les plus venimeux du monde sont le taïpan du désert (Oxyuranus microlepidotus), la vipère verte des buissons (Atheris squamigera), le serpent de mer de Dubois (Aipysurus duboisii), le serpent-mole (Atractaspis engaddensis) et le serpent brun oriental (Pseudonaja textilis). Ce classement met en avant la diversité des espèces venimeuses, qui appartiennent à plusieurs familles de serpents, reconnues pour leurs venins puissants et potentiellement mortels.

Les serpents, appartenant à l'ordre des Squamata, sont des reptiles captivants, reconnaissables par leur corps allongé et l'absence de membres. Leur remarquable capacité d'adaptation leur permet de prospérer dans une variété d'environnements. Grâce à leur grande souplesse, ils se déplacent avec aisance, se faufilant dans des espaces étroits malgré leur taille et leur poids parfois imposants. Les serpents venimeux se démarquent par leur redoutable efficacité en tant que prédateurs, utilisant leur venin pour immobiliser et digérer des proies, parfois plus volumineuses qu'eux, grâce à leur mâchoire extrêmement flexible.

Ce classement des serpents les plus venimeux du monde inclut des espèces qui détiennent des records de toxicité, fondés sur des études scientifiques rigoureuses. Pour garantir l'exactitude des informations, Spherama.com s'appuie sur des données provenant de sources spécialisées en herpétologie et en toxicologie. Il est important de noter que la toxicité peut varier selon les individus et leur environnement. Cependant, les espèces présentées ici figurent parmi les plus redoutables du règne animal.

Serpents venimeux : risques sanitaires et méthodologie d'évaluation

On recense 3 971 espèces de serpents à travers le monde, dont environ 600 sont venimeuses et environ 200 peuvent représenter un risque sanitaire majeur pour les humains, notamment par leurs morsures ou d'autres traumatismes physiques.

Les espèces responsables de morsures graves varient selon les régions. En Afrique, le mamba noir et la vipère verte des buissons sont considérés comme les espèces les plus dangereuses. Au Moyen-Orient, l’Atractaspis engaddensis suscite des préoccupations majeures. En Amérique centrale et du Sud, les Bothrops (comme le terciopelo) et les Crotalus (serpents à sonnette) représentent des dangers significatifs. En Asie, les cobras indiens, les kraits communs et la vipère de Russell sont traditionnellement perçus comme les serpents les plus menaçants. En Europe, les vipères, comme la vipère aspic et la vipère péliade, sont les espèces venimeuses les plus notables, bien qu'elles demeurent généralement moins dangereuses pour l'homme que celles d'autres régions.

Il convient toutefois de préciser que si certaines espèces infligent plus de dommages que d'autres, tous ces serpents venimeux peuvent être mortels si une morsure n'est pas traitée, indépendamment de leur toxicité ou de leur comportement.

Méthodologie relative à la venimosité des serpents

Le classement des serpents les plus venimeux repose sur la mesure de la dose létale médiane (DL50), qui indique la quantité de venin nécessaire pour tuer 50 % des individus d'une population testée dans un délai déterminé. Une DL50 plus faible indique une toxicité accrue du venin. Statistiquement, quatre méthodes principales sont utilisées pour évaluer la DL50 :

  1. 01. Injection sous-cutanée : Le venin est administré dans la couche graisseuse sous la peau, simulant ainsi une morsure réelle.
  2. 02. Injection intraveineuse : Le venin est directement introduit dans une veine, bien que cette méthode soit rare dans les morsures naturelles.
  3. 03. Injection intramusculaire : Le venin est injecté dans un muscle, ce qui est exceptionnel, car seuls de grands spécimens de Bitis, Bothrops ou Crotalus pourraient réaliser une morsure de ce type.
  4. 04. Injection intrapéritonéale : Le venin est administré dans la cavité abdominale, bien que cette méthode soit moins courante.

Pour évaluer la toxicité des venins de serpents, les scientifiques réalisent des tests sur des souris, car leur réaction au venin peut fournir des indications sur sa dangerosité pour l'homme. Les deux méthodes les plus courantes consistent à injecter le venin soit sous la peau, simulant une morsure réelle, soit directement dans une veine, permettant ainsi d'observer l'effet immédiat du venin dans le système circulatoire. L'injection sous-cutanée est la plus représentative d'une morsure de serpent naturelle, car elle reflète la manière dont le venin pénètre dans les tissus humains. Deux solvants sont utilisés pour ces tests : la solution saline, qui imite les conditions physiologiques du corps, et l'albumine de sérum bovin, qui permet d'étudier plus précisément l'interaction du venin avec les protéines. Bien que l'albumine puisse offrir des informations supplémentaires, la solution saline est souvent considérée comme plus représentative des conditions réelles dans un scénario de morsure.

Lecture : La colonne de l'Injection sous-cutanée DL50 (mg/kg, saline) est la mesure la plus fiable pour évaluer la toxicité en situation de morsure naturelle chez l'homme, car elle simule au mieux l'interaction du venin avec le corps humain. Le taïpan du désert est ainsi le serpent au venin le plus toxique selon les valeurs de DL50 sous-cutanée saline. Cela dit, les tests utilisant l'albumine de sérum bovin offrent un complément d'information, notamment sur la manière dont le venin se lie aux protéines présentes dans le sang.

Classement des serpents les plus venimeux du monde

Sources : Encyclopédies (Wikipedia, Encyclopædia Britannica) ; ouvrages de référence ; articles scientifiques ; articles de presse. Sources détaillées
Rang Serpent (nom scientifique) Région(s) Injection intraveineuse DL50
(mg/kg)
Injection sous-cutanée DL50
(mg/kg, albumine de sérum bovin)
Injection sous-cutanée DL50
(mg/kg, saline)
© SPHERAMA.COM
Taïpan du désert (Oxyuranus microlepidotus) Australie centrale 0,013 0,010 0,025
Vipère verte des buissons (Atheris squamigera) Afrique de l'Ouest, Afrique centrale - - 0,042
Serpent de mer de Dubois (Aipysurus duboisii) Eaux côtières tropicales (Australie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie) - - 0,044
Serpent à pattes ou serpent-mole (Atractaspis engaddensis) Asie de l'Ouest, Afrique - - 0,050
Serpent brun oriental (Pseudonaja textilis) Australie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Indonésie 0,010 0,041 0,053
Serpent corail de l'ouest (Micrurus fulvius) Amérique du Nord 0,200 0,031 0,062
Terciopelo (Bothrops asper) Amérique centrale et Amérique du Sud 0,040 - 0,065
Serpent à lunettes (Bothrops asper) Amérique centrale, Amérique du Sud 0,040 - 0,065
Serpent de mer à ventre jaune (Hydrophis platurus) Eaux océaniques tropicales (Asie, Afrique, Amérique) - - 0,067
Taïpan des chaînes centrales (Oxyuranus temporalis) Australie centrale - - 0,075
Serpent de la forêt (Toxicocalamus spp.) Australie - - 0,077
Serpent de mer de Peron (Hydrophis peronii) Golfe de Siam, détroit de Taïwan, îles de la mer de Corail - - 0,079
Krait à bandes multiples (Bungarus multicinctus) Hong Kong, Chine, Taïwan, Vietnam, Laos, Birmanie 0,113 - 0,090
Taïpan côtier (Oxyuranus scutellatus) Australie 0,013 0,064 0,099
Krait malais (Bungarus candidus) Asie du Sud-Est 0,100 - 0,100
Krait à bandes noires (Laticauda semifasciata) Côte orientale de la péninsule Malaise, Brunei, Indonésie - - 0,111
Serpent de mer à bec (Hydrophis schistosus) Indo-Pacifique tropical - 0,164 0,113
Serpent à sonnette (Crotalus spp.) Amérique du Nord, Amérique centrale 0,083 - 0,116
Cobra d'eau du Congo (Naja christyi) Afrique centrale et occidentale - - 0,120
Serpent-tigre noir (Notechis ater) Australie - 0,099 0,131
Cobra bandé (Naja annulata) Afrique centrale et occidentale 0,200 - 0,143
Cobra des Philippines (Naja philippinensis) Philippines 0,200 - 0,180
Serpent à sonnette néotropical (Crotalus durissus) Amérique du Sud 0,170 - 0,193
Serpent-tigre occidental (Notechis scutatus) Australie - 0,124 0,194
Serpent à sonnette tigre (Crotalus tigris) Amérique du Nord 0,056 - 0,210
Cobra de Samar (Naja samarensis) Philippines - - 0,210
Cobra de la mer Caspienne (Naja oxiana) Asie centrale 0,100 - 0,210
Cobra des forêts ou cobra noir et blanc (Naja melanoleuca) Afrique subsaharienne 0,600 - 0,225
Vipère de Gabon (Bitis gabonica) Afrique subsaharienne 0,070 - 0,250
Cobra royal (Ophiophagus hannah) Asie du Sud-Est et Asie du Sud 0,100 0,150 0,250
Vipère à écailles de scie (Echis carinatus) Asie centrale, Asie de l'Ouest 0,010 0,150 0,250
Mamba noir (Dendroaspis polylepis) Afrique subsaharienne 0,011 - 0,280
Cobra monocle d'Asie (Naja kaouthia) Asie du Sud-Est 0,373 - 0,305
Krait commun (Bungarus caeruleus) Asie du Sud 0,169 - 0,325
Vipère ammodyte (Vipera ammodytes) Europe (Balkans, Italie) 0,600 0,210 0,360
Cobra noir du désert (Walterinnesia aegyptia) Asie de l'Ouest - - 0,400
Cobra chinois (Naja atra) Chine, Taïwan 0,290 - 0,410
Vipère de la mort (Acanthophis antarcticus) Australie, Papouasie-Nouvelle-Guinée 0,100 - 0,450
Vipère aspic (Vipera aspis) Europe (France, Italie, Suisse, Espagne) 0,600 0,250 0,480
Vipère péliade (Vipera berus) Europe 0,700 0,240 0,490
Cobra indien (Naja naja) Asie du Sud - - 0,560
Dugite (Pseudonaja affinis) Australie - - 0,660
Mamba vert de l'Ouest (Dendroaspis viridis) Afrique de l'Ouest 0,100 - 0,700
Vipère de Russell (Daboia russelii) Asie du Sud 0,133 - 0,750
Cobra du Mali (Naja katiensis) Afrique de l'Ouest 1,210 - 1,150
Cobra égyptien (Naja haje) Afrique du Nord - - 1,150
Puff adder (Bitis arietans) Afrique 4,375 6,050 1,200
Serpent noir à ventre rouge (Pseudechis porphyriacus) Australie - - 2,520
Jararaca (Bothrops jararaca) Brésil (sud-est) 1,200 - 3,000
Bushmaster d'Amérique du Sud (Lachesis muta muta) Amérique du Sud 1,500 - 6,000
Cobra du Cap (Naja nivea) Afrique australe 0,400 - -
Vipère rhinocéros (Bitis nasicornis) Afrique centrale et occidentale 1,100 - -
Cobra cracheur indochinois (Naja siamensis) Asie du Sud-Est 1,245 - -
Rinkhals (Hemachatus haemachatus) Afrique 1,350 - -
Sources détaillées : Encyclopédies (Wikipedia, Encyclopædia Britannica) ; ouvrages de référence (A. J. Broad, S. K. Sutherland and A. R. Coulter, "The Lethality in Mice of Dangerous Australian and Other Snake Venom", Toxicon, vol. 17, no. 6, 1979, pp. 661-664 ; Mark O'Shea, Venomous Snakes of the World, New Holland Publishers, 2005 ; B. Fry, "Snakes Venom LD50 – List of the Available Data and Sorted by Route of Injection", School of Biological Sciences, University of Queensland, 24 Feb. 2012 ; David A. Warrell, Snakebite: The Global Challenge, Oxford University Press, 2019 ; Rituraj Dubey, Lakshmi Narashimhan Ramana and Tarun Kumar Sharma, Snakebite: Challenges, opportunities and advancements in diagnostics: Snakebite Envenoming, LAP LAMBERT Academic Publishing, 2021) ; articles scientifiques (Toxins, Journal of Herpetology) ; articles de presse (National Geographic, Scientific American).