L'éléphant de mer austral (Mirounga leonina) est le plus lourd des pinnipèdes, pouvant atteindre jusqu’à 5 000 kg. Un véritable géant des océans, adapté aux eaux glaciales de l’Antarctique. | © Antoine Lamielle

Classement des mammifères marins les plus lourds du monde (otaries, lions de mer, phoques, morses)

 

Les mammifères marins les plus lourds du monde sont l'éléphant de mer austral (Mirounga leonina), l'éléphant de mer du Nord (Mirounga angustirostris), le morse du Pacifique (Odobenus rosmarus divergens), l'otarie de Steller (Eumetopias jubatus), et le morse de l'Atlantique (Odobenus rosmarus rosmarus).

Différences entre les différents pinnipèdes : éléphants de mer, morses, phoques, otaries et loutres marines

Les mammifères marins se répartissent en plusieurs groupes taxonomiques qui, bien que partageant une adaptation à la vie aquatique, présentent des différences notables en termes de morphologie et de mode de vie. Les cétacés et les siréniens sont entièrement aquatiques, ne revenant jamais sur la terre ferme, tandis que les pinnipèdes conservent un lien avec le milieu terrestre pour la reproduction et le repos. Cette distinction justifie l'exclusion des cétacés et des siréniens de ce classement, afin de se concentrer sur les mammifères marins qui conservent une certaine interaction avec les environnements terrestres et glaciaires. À ce titre, la loutre de mer, certes beaucoup plus petite, est également incluse en raison de son mode de vie essentiellement marin et de ses remarquables adaptations.

Les pinnipèdes regroupent trois grandes familles : les Otariidae (otaries et lions de mer), les Phocidae (phoques) et les Odobenidae (morses). Les Otariidae se distinguent par leurs oreilles externes visibles et leur capacité à se déplacer plus aisément sur terre grâce à la rotation de leurs nageoires postérieures. Les Phocidae, en revanche, sont plus hydrodynamiques et efficaces en plongée, mais plus maladroits sur terre en raison de l’orientation arrière de leurs membres. Quant aux morses, ils se reconnaissent facilement à leurs imposantes défenses, qui leur servent à se hisser sur la glace et à se défendre. Enfin, la loutre de mer, appartenant à la famille des Mustelidae, se distingue par son adaptation à une vie aquatique quasi exclusive, utilisant sa dense fourrure comme principal isolant thermique au lieu d’une épaisse couche de graisse.

Les géants des mers : adaptation et rôle de la masse corporelle chez les mammifères marins

L'éléphant de mer austral (Mirounga leonina) est le pinnipède le plus massif, avec des mâles pouvant atteindre 5 000 kg, soit plus lourd qu'un mammifère terrestre comme l'hippopotame commun. Ce poids exceptionnel est en grande partie dû à l'épaisse couche de graisse qui lui permet de survivre aux eaux glaciales de l'Antarctique et d'assurer de longues périodes de jeûne lors de la reproduction. Son cousin, l'éléphant de mer du Nord (Mirounga angustirostris), légèrement plus petit avec un poids maximal de 3 700 kg, présente une physiologie similaire, caractérisée par un dimorphisme sexuel extrême où les mâles surpassent de loin les femelles en taille et en masse.

Photographie datant de 1982 au Marineland Côte d'Azur : l'éléphant de mer austral, géant des océans, aux côtés de Charles Cadwallader, soigneur et dresseur. | © Leopard Rock

Le morse du Pacifique (Odobenus rosmarus divergens), atteignant jusqu’à 2 300 kg, est un autre géant des mers polaires. Contrairement aux éléphants de mer, dont la taille est un atout pour la compétition entre mâles, la masse du morse lui permet de survivre dans un environnement extrême, où il utilise sa graisse pour l’isolation et ses imposantes défenses pour se hisser sur la banquise. L'autre sous-espèce, le morse de l'Atlantique (Odobenus rosmarus rosmarus), est légèrement plus petit, avec un poids maximal de 1 200 kg, mais partage les mêmes habitudes alimentaires, principalement basées sur la consommation de mollusques qu'il aspire grâce à sa puissante musculature buccale.

Chez les otariidés, l'otarie de Steller (Eumetopias jubatus) est la plus imposante, atteignant 1 200 kg. Contrairement aux phoques, qui se déplacent difficilement sur terre, les otaries possèdent une meilleure motricité grâce à la mobilité de leurs nageoires postérieures. Elles forment de vastes colonies bruyantes où les mâles dominants défendent leur territoire et leurs harems avec vigueur. Le léopard de mer (Hydrurga leptonyx) est quant à lui un prédateur redoutable de l'Antarctique avec un poids maximum de 600 kg. Contrairement aux autres pinnipèdes majoritairement piscivores, il se spécialise dans la chasse aux manchots et aux jeunes phoques, utilisant sa puissance et sa vitesse pour capturer ses proies sous l’eau. Le phoque de Weddell (Leptonychotes weddellii), qui atteint également 600 kg, est quant à lui un expert de la plongée sous la banquise, capable de descendre à plus de 600 mètres de profondeur et de rester en apnée jusqu'à 80 minutes.

Les otaries plus petites, comme l’otarie de Californie (Zalophus californianus), peuvent peser jusqu’à 660 kg, une caractéristique qui leur permet de réguler leur température corporelle dans des eaux plus tempérées. À l’autre extrémité du spectre, la loutre de mer (Enhydra lutris), bien que beaucoup plus légère avec un poids maximal de 54 kg, reste l’une des rares espèces de mammifères marins à ne jamais quitter l’eau. Son épaisse fourrure, la plus dense du règne animal, lui permet de flotter et de maintenir une température corporelle stable malgré l’absence de couche graisseuse significative. L’étude des mammifères marins les plus lourds met en évidence l’importance de la masse corporelle dans l’adaptation aux environnements aquatiques extrêmes. Qu’il s’agisse d’assurer une meilleure isolation thermique, de favoriser la domination sociale, ou encore d’améliorer les performances de plongée, le poids joue un rôle clé dans la survie et le mode de vie de ces espèces animales.

Classement des mammifères marins les plus lourds du monde (otaries, lions de mer, phoques, morses)

Sources : Encyclopædia Britannica ; bases de données sur la conservation (Union internationale pour la conservation de la nature - UICN, Liste rouge de l'UICN) ; articles scientifiques issus de revues spécialisées en zoologie (Journal of Mammalogy, Nature pour les études sur les grands mammifères marins).
Nom commun Nom scientifique Poids moyen
(en kg)
Poids maximum
(en kg)
© SPHERAMA.COM
Éléphant de mer austral Mirounga leonina 1 500 – 3 700 5 000
Éléphant de mer du Nord Mirounga angustirostris 1 500 – 2 300 3 700
Morse du Pacifique Odobenus rosmarus divergens 800 – 1 700 2 300
Otarie de Steller ou lion de mer de Steller Eumetopias jubatus 450 – 1 120 1 200
Morse de l'Atlantique Odobenus rosmarus rosmarus 800 – 1 000 1 200
Otarie de Californie ou lion de mer de Californie Zalophus californianus 110 – 390 660
Léopard de mer ou phoque-léopard Hydrurga leptonyx 300 – 500 600
Phoque de Weddell Leptonychotes weddellii 400 – 500 600
Lion de mer de Nouvelle-Zélande Phocarctos hookeri 160 – 400 450
Phoque barbu ou phoque à nageoires carrées Erignathus barbatus 200 – 300 430
Phoque moine de Méditerranée Monachus monachus 240 – 320 400
Lion de mer d’Amérique du Sud Otaria flavescens 150 – 300 350
Phoque gris Halichoerus grypus 190 – 290 310
Phoque crabier ou phoque carcinophage Lobodon carcinophaga 200 – 215 300
Otarie à fourrure d'Afrique du Sud Arctocephalus pusillus 120 – 270 300
Otarie à fourrure d'Australie Arctocephalus doriferus 110 – 280 300
Phoque moine d'Hawaï Neomonachus schauinslandi 160 – 225 270
Lion de mer d’Australie Neophoca cinerea 105 – 200 250
Lion de mer des Galápagos Zalophus wollebaeki 50 – 200 250
Phoque de Ross Ommatophoca rossii 129 – 204 216
Otarie à fourrure d'Amérique du Sud Arctocephalus australis 60 – 200 210
Otarie de l'île Guadalupe Arctocephalus townsendi 50 – 180 190
Phoque commun Phoca vitulina 55 – 150 168
Otarie à fourrure subantarctique Arctocephalus tropicalis 55 – 140 165
Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande Arctocephalus forsteri 50 – 126 160
Phoque du Groenland Pagophilus groenlandicus 120 – 135 160
Otarie à fourrure des îles Juan Fernández Arctocephalus philippii 45 – 130 136
Phoque du Baïkal Pusa sibirica 63 – 70 130
Phoque annelé Pusa hispida 32 – 140 110
Phoque de Saimaa Pusa hispida saimensis 50 – 90 110
Phoque de la Caspienne Pusa caspica 50 – 80 85
Otarie à fourrure des Galápagos Arctocephalus galapagoensis 27 – 64 80
Loutre de mer Enhydra lutris 23 – 45 54
Note : Il convient de noter que les informations peuvent varier en fonction des sources et des individus spécifiques.