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Lire plusExpression : avoir le feu aux fesses (définition, signification, origine, étymologie)
Définition et signification de l'expression avoir le feu aux fesses
- Être animé d’une extrême précipitation, se déplacer très rapidement.
- Être fortement porté vers l’activité ou le désir sexuels.
L’expression « avoir le feu aux fesses » (ou « avoir le feu au cul », « avoir le feu au derrière ») qualifie dans son sens premier, de manière imagée et volontairement triviale, une personne qui agit dans une grande hâte ou qui se met soudainement à courir, comme si elle cherchait à échapper à une menace imminente. L’expression repose sur une métaphore visuelle explicite : la présence fictive de « flammes » au niveau du postérieur entraîne un réflexe de fuite immédiate.
Dans son second sens, attesté dès l’époque moderne, la locution renvoie à une libido exacerbée, suggérant une forme de « chaleur » ou d’excitation située dans la partie inférieure du corps. Ce sens métaphorique, déjà largement établi au XVIᵉ siècle, s’inscrit dans une tradition lexicale plus large, en lien avec l’expression être en chaleur, principalement utilisée à propos d’animaux, mais dont le champ sémantique a été transposé à l’être humain sur un mode familier ou grivois.
Il convient enfin de noter que la locution n’a pas le même sens dans toutes les aires francophones. Au Québec, elle signifie étonnamment « être en colère », ce qui illustre les variations régionales du français, tant sur le plan sémantique que sociolinguistique.
Origine et étymologie de l'expression avoir le feu aux fesses
La première acception, liée à la rapidité ou à la fuite, est attestée à la fin du XVIIᵉ siècle. À la même époque, une variante courante — « avoir le feu aux trousses » — apparaît dans les sources écrites. Le terme « trousses » désigne alors une partie du vêtement masculin : les hauts-de-chausses, couvrant les cuisses et les fesses. Cette expression est à rapprocher de « avoir quelqu’un à ses trousses », encore en usage aujourd’hui, et qui conserve l’idée d’un poursuivant ou d’une menace située à l’arrière.
L’image à l’origine de ces locutions est particulièrement transparente : un individu dont l’arrière-train semble en flammes se précipite instinctivement vers l’avant pour échapper au danger, même si cette réaction relève davantage d’un réflexe imaginaire que d’un comportement sensé.
La seconde acception, d’ordre sexuel, est antérieure : elle apparaît dès le milieu du XVIᵉ siècle. Elle s’inscrit dans un ensemble d’expressions où la chaleur est associée à l’excitation ou au désir, souvent en référence au comportement reproductif animal. La localisation explicite de cette chaleur « sous la ceinture » contribue à renforcer la dimension corporelle et hyperbolique de la formule.
Ces deux sens, chronologiquement proches mais distincts, illustrent la polysémie fondée sur une même métaphore thermique, appliquée tantôt à la vitesse et à la fuite, tantôt au désir sexuel.
Usage contemporain et extension du sens de l'expression avoir le feu aux fesses
Aujourd’hui, la locution avoir le feu aux fesses demeure principalement employée dans un registre familier ou vulgaire, et son usage peut varier selon le contexte ou l’intention du locuteur. Dans son acception liée à la précipitation, elle sert à décrire une personne excessivement pressée, agitée ou incapable de se poser, souvent avec un jugement implicite sur son comportement.
Quant au sens sexuel, il conserve une coloration triviale et grivoise, et s’emploie généralement pour qualifier, de manière moqueuse ou critique, une personne considérée comme particulièrement avide de relations sexuelles.
L’existence du sens québécois, où l’expression signifie « être fâché », témoigne de la capacité de cette locution à évoluer dans des directions sémantiques divergentes selon les communautés linguistiques. Cela souligne l’importance des contextes régionaux dans l’interprétation et l’appropriation des expressions idiomatiques.
