Expression : gagner ses éperons (définition, signification, origine, étymologie)

Définition et signification de l'expression gagner ses éperons

• Accéder à un rang supérieur, à une reconnaissance sociale.
• Obtenir une promotion ou une distinction méritée.

L’expression « gagner ses éperons » signifie, au sens figuré, acquérir un statut plus élevé ou obtenir une reconnaissance officielle à la suite d’actions jugées remarquables. Elle suggère l’idée d’une élévation sociale ou symbolique obtenue par le mérite, généralement à travers un acte courageux, brillant ou digne d’admiration. Dans l’usage contemporain, elle s’applique aussi bien au domaine professionnel qu’au champ social ou artistique, chaque fois qu’une personne « fait ses preuves » et mérite ainsi d’être reconnue ou promue.

Origine et étymologie de l'expression gagner ses éperons

L’éperon est un accessoire équestre composé d’une petite tige de métal, terminée par une pointe ou une roue dentée, fixé au talon du cavalier afin de stimuler la monture. Au-delà de sa fonction pratique, l’éperon a longtemps possédé une valeur symbolique. Jusqu’au XVIIIᵉ siècle, il évoquait la rapidité et l’élan, en raison de son usage direct sur le cheval.

Cependant, l’expression « gagner ses éperons » plonge ses racines dans le Moyen Âge, époque où l’adoubement marquait l’accession d’un jeune homme au rang de chevalier. Lors de cette cérémonie, l’impétrant recevait ses armes, mais aussi une paire d’éperons dorés, emblème de sa nouvelle dignité. Cet objet, véritable insigne honorifique, consacrait son passage d’un statut inférieur à celui de chevalier, en général à la suite d’un acte de bravoure ou d’une conduite exemplaire.

La formulation n’apparaît toutefois qu’au XIXᵉ siècle, bien après la disparition du système féodal. Elle réactive alors l’image médiévale de l’élévation symbolique par le mérite et s’inscrit durablement dans la langue française. À noter que, par contraste, le Moyen Âge a également légué une locution inverse : couper les éperons, qui signifiait dégrader ou bannir un chevalier indigne de son titre.

Usage contemporain et extension du sens de l'expression gagner ses éperons

Dans son emploi moderne, gagner ses éperons désigne toute forme de reconnaissance obtenue après une mise à l’épreuve réussie. On dira ainsi d’un artiste qu’il « a gagné ses éperons » après un premier grand succès, ou d’un jeune professionnel qu’il les a « conquis » à la suite d’un projet accompli avec brio.

Par extension, cette locution s’utilise aussi dans le langage courant pour valoriser une progression sociale, académique ou professionnelle reposant sur l’effort et le mérite. Elle conserve donc son empreinte chevaleresque tout en s’adaptant à des contextes modernes, où la notion d’« adoubement » renvoie désormais à la reconnaissance symbolique de la valeur individuelle.