Expression : des économies de bouts de chandelle (définition, signification, origine, étymologie)

Définition et signification de l'expression des économies de bouts de chandelle

• Économies insignifiantes, dérisoires.
• Économies marquées par la mesquinerie.

L’expression « des économies de bouts de chandelle » désigne des économies si minimes qu’elles en paraissent absurdes ou indignes d’intérêt. Elle véhicule le plus souvent une connotation péjorative, suggérant la petitesse d’esprit, la mesquinerie ou encore un excès de parcimonie qui frôle l’avarice.

Origine et étymologie de l'expression des économies de bouts de chandelle

Le Trésor de la langue française informatisé (TLFi) définit le bout de chandelle comme de « menus morceaux de chandelles subsistant une fois qu’elles ont fini de servir ». C’est précisément à ces restes que renvoie l’expression.

Pour comprendre l’évolution de ce sens figuré, il faut rappeler qu’à une époque où l’électricité n’existait pas, la chandelle représentait un bien de valeur. Dans les maisons bourgeoises, il était d’usage que le personnel de maison récupère les morceaux de chandelles à demi consumés, ou le suif non brûlé, afin de les revendre à un cirier qui pouvait les transformer en chandelles neuves. Ce procédé, parfaitement rationnel du point de vue économique, apparaissait cependant aux yeux des classes aisées comme une pratique mesquine, révélatrice d’un attachement excessif à des gains infimes.

C’est ainsi que l’expression a pris une dimension figurée, marquant le caractère ridicule ou sordide d’économies jugées trop minces pour être réellement profitables. Dès le XVIIIᵉ siècle, l’expression est attestée, à une époque où l’on disait également d’un avare qu’il était un « ménager de bouts de chandelle », c’est-à-dire un individu allant jusqu’à préserver ou exploiter les restes les plus insignifiants.

Usage contemporain et extension du sens de l'expression des économies de bouts de chandelle

Aujourd’hui, l’expression « des économies de bouts de chandelle » est utilisée pour dénoncer des mesures d’économie jugées excessives, inadaptées ou inefficaces, notamment lorsqu’elles sont entreprises par des institutions, des entreprises ou des individus au détriment de considérations plus importantes.

Par extension, la formule illustre un comportement marqué par la petitesse ou la disproportion : économiser sur des détails négligeables tout en négligeant des enjeux plus significatifs. Elle garde donc une valeur critique et demeure employée dans les sphères économiques, politiques ou domestiques pour qualifier une gestion perçue comme étroite et mesquine.

Ainsi, cette expression, issue d’une pratique matérielle bien réelle liée à la chandelle, s’est imposée dans le lexique courant comme une image pérenne de l’avarice et de l’économie dérisoire.