Expression : s'attirer les foudres de quelqu'un (définition, signification, origine, étymologie)

 

Définition et signification de l'expression s'attirer les foudres (de quelqu'un)

  • Subir les reproches ou la colère vive d'une personne.
  • Être la cible d'une condamnation sévère en raison de ses actes.

L’expression « s'attirer les foudres (de quelqu’un) » signifie, au sens figuré, encourir la colère ou la réprobation d’autrui, souvent à la suite d’un comportement jugé déplacé, provocateur ou répréhensible. Elle désigne une situation dans laquelle un individu, par ses paroles ou ses actions, provoque une réaction virulente de la part d’une autre personne, généralement d’une autorité ou d’un supérieur. L'image véhiculée par cette expression est celle d'une force punitive soudaine et violente qui s’abat sur celui qui en est la cause, marquant ainsi la sévérité de la réaction suscitée.

Origine et étymologie de l'expression s'attirer les foudres (de quelqu'un)

Le mot « foudre » dérive du latin fulgur, signifiant « éclair ». D’un point de vue météorologique, la foudre est une décharge électrique atmosphérique, spectaculaire par sa luminosité (l’éclair) et sa puissance sonore (le tonnerre). Mais au-delà de son sens scientifique, la foudre revêt, depuis l’Antiquité, une forte connotation symbolique liée à la manifestation de la colère divine.

Dans la mythologie grecque, la foudre est l’arme de Zeus, roi des dieux de l’Olympe, utilisé pour punir les mortels ou les autres dieux coupables de transgressions. Un épisode célèbre de l’Odyssée d’Homère illustre cette fonction punitive : en réponse à l’offense faite par les compagnons d’Ulysse ayant consommé les bœufs sacrés du Soleil, Zeus lance la foudre sur leur navire. De même, dans la tradition romaine, son équivalent Jupiter est fréquemment représenté brandissant la foudre, symbole de son autorité céleste et de sa capacité à châtier.

C’est dans ce cadre imagé et religieux que la langue française a intégré l’expression s’attirer les foudres, attestée dès la fin du XVIe siècle. Le pluriel renforce l’intensité de la punition, suggérant une colère multiple ou répétée. L’idée est donc celle d’un individu ayant suscité, souvent malgré lui, une réaction virulente à la mesure de sa faute réelle ou supposée.

Usage contemporain et extension du sens de l'expression s'attirer les foudres (de quelqu'un)

Aujourd’hui, l’expression s’attirer les foudres (de quelqu’un) est utilisée dans un large éventail de contextes, du registre familier au langage journalistique ou politique. Elle conserve son sens figuré de « subir une vive réprimande » mais s’applique désormais à toute situation où un comportement déclenche une désapprobation marquée.

On peut ainsi « s’attirer les foudres » d’un supérieur hiérarchique, d’un groupe social, de l’opinion publique ou même de l’État. Son emploi implique le plus souvent une disproportion entre l’acte commis et la réaction suscitée, soulignant la dimension émotionnelle, parfois excessive, de la colère exprimée. Cette locution, tout en évoquant une origine mythologique, reste un outil rhétorique efficace pour insister sur la brutalité ou l’intensité d’un blâme. Mieux vaut donc parfois « ne pas faire de vagues ».